La 117ème version du hirak ,s’il parvient à se tenir encore vendredi prochain, sera un test de vérité pour les uns et les autres.
Désormais, les marches et autres manifestations de protestation sont soumises à une autorisation préalable et doivent être « déclarées », ont indiqué les services du premier ministre à travers une note rendue publique.
Les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Ce qui fait que le 117 ème vendredi du Hirak est vivement attendu. Il constitue sans nul doute le test de vérité à la fois pour les autorités et les milliers de manifestants qui, jusque-là, ont bravé à la fois le froid, le mauvais temps et la fatigue du jeûne, ainsi que la répression et les dizaines d’arrestations qui ont marqué certains vendredi.
« Les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des organisateurs de la marche, des heures de début et de fin, de l’itinéraire et des slogans », a souligné le ministère dans un communiqué diffusé dimanche dernier par l’agence officielle APS.
Le non-respect de ces procédures « dénue la marche de tout caractère légal » et « implique un traitement en conséquence », précise la note du ministère de l’intérieur.
Les marches hebdomadaires du Hirak doivent faire l’objet d’une « déclaration » préalable auprès des autorités, mentionnant notamment l’itinéraire de la manifestation, a rappelé le ministère de l’Intérieur. Une note motivée probablement par le changement de parcours inopiné des protestataires venus de Bab El Oued, ayant pris de cours les forces de l’ordre qui ont quadrillé les environs de la mythique place de la grande poste, lieu de regroupement emblématique des protestants. La procession humaine a emprunté directement le boulevard Amirouche vers la place Mouretania, rejoignant le cortège en provenance de Belouizded et remonter vers la place Audin.
La note est différemment appréciée par les uns et les autres.
« Il est inconcevable de régler un problème politique de manière sécuritaire ni administrative, ni d’ailleurs par les lois. La solution c’est l’ouverture du dialogue», a noté le chef du front El Moustakbal » sur les ondes de la radio CH 1 qui, en outre, a estime que la mesure « est plutôt applicable pour les partis politiques ou les syndicats des différents secteurs, mais non pour les masses populaires ».
« La volonté d’en finir avec le Hirak et d’interdire les marches pacifiques est révélée au grand jour», a réagi la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), en qualifiant la décision du ministre de l’intérieur d’«insensée et illégale ».
L’approche des élections législatives anticipées du 12 juin, rejetées par le Hirak, a fait que les autorités, craignant un boycott massif des élections, resserrent l’étau par l’interdiction des marches et la répression, estiment les organisations de défense des droits humains.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association d’entraide, plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak pour certains et d’autres pour des faits en lien avec les libertés individuelles.
L’évolution de la scène politique nationale fait l’objet d’une attention particulière des observateurs et autres analystes politiques, à quelques jours du début de la compagne électorale qui ne semble pas emballer grand monde. Le pouvoir qui tient, vaille que vaille, à boucler la parenthèse institutionnelle par l’élection des deux chambres du parlement, se retrouve en solo avec ses relais à mener le bal, sans le quitus des masses populaires qui sont plutôt préoccupées par un changement de cap politique.
A. Ben Ali
Etiquettes : Algérie, Hirak, marches, manifestations, autorisation préalable,
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