Au Maroc, un tourisme spirituel porté par une offre structurée et des produits diversifiés à la hauteur des attentes de ces voyageurs seraient à même de contribuer à la relance du secteur du tourisme, tant paralysé par la crise sanitaire de la Covid-19.
Dans ce sillage, le Maroc, pays millénaire, terre de paix et de convivialité, a une bonne carte à jouer. En tirant profit de son fabuleux potentiel culturel et de son héritage sacré, le Royaume pourrait s’ériger en l’une des meilleures destinations du tourisme spirituel dans le monde.
En effet, le marché du tourisme spirituel connaît une tendance haussière dans le monde entier, fait remarquer l’expert en tourisme et développement durable, Hassan Aboutayeb, citant des statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui font état de 600 millions de voyages ayant un motif religieux ou spirituel de par le monde.
Dans une déclaration à la MAP, M. Aboutayeb fait observer que la quête de sens et du bien être sont les mots d’ordre dans l’ère post-covid, relevant à cet effet que l’un des besoins vitaux du nouveau mode de vie est étroitement lié au bien être et à la bonne santé physique et mentale de plus en plus recherchés et plébiscités surtout dans le secteur du tourisme.
Parmi les caractéristiques des adeptes de ce segment du tourisme, figurent les personnes soucieuses des aspects spirituels quelles que soient leurs croyances, sachant que “le tourisme spirituel dans ses différentes dimensions va au-delà de la pratique religieuse”, précise M. Aboutayeb.
Mettant en exergue les potentialités du Maroc pour la promotion de cette niche touristique, l’expert souligne que le Royaume est une terre spirituelle par excellence, souvent privilégiée et donnée en exemple au niveau mondial pour la cohabitation des religions depuis des siècles et sa réputation de terre de paix, de tolérance et de coexistence religieuse et spirituelle.
“Nos montagnes, nos plages, nos oasis, nos déserts, nos sources thermales purifiantes sont autant de lieux propices à la paix de l’esprit et de l’âme, aux marches contemplatives, à la méditation et à l’introspection”, fait valoir M. Aboutayeb.
Mieux encore, notre interlocuteur estime que le développement de ce créneau touristique constituerait pour le Maroc “l’un des leviers et catalyseurs à même d’assurer une relance touristique pérenne tant attendue”.
C’est dans ce sens que des circuits itinérants peuvent être développés et promus afin de “valoir et faire connaître les hauts lieux spirituels de notre Royaume : la mosquée de Tinmel ou encore la Zaouia de Tamegrout, Zaouia Mghimima à Tata ou les Zaouias du Sahara comme celle du Cheikh Maelainine à Es-Smara, …, mais à condition que ces lieux soient valorisés aussi convenablement à des fins touristiques”, insiste-il .
Cependant, “spiritualité ne rime pas toujours avec frugalité”, tient-il à préciser, car, selon lui, “l’offre doit, dès lors, être structurée et bien conçue afin de répondre aux normes de confort internationales”.
“Il est tout à fait possible de faire du tourisme expérientiel à travers un pèlerinage ou une retraite de jeûne thérapeutique tout en bénéficiant de la qualité et du confort d’un établissement hôtelier. La motivation du voyageur reste la même et le fait de diversifier l’offre va donc permettre de toucher des segments de marché plus larges”, suggère-t-il.
En misant sur toutes ses potentialités, en structurant son offre et en l’adaptant aux standards de qualité et d’hygiène internationaux, le Maroc aura, sans nul doute, une bonne longueur d’avance pour satisfaire une clientèle affamée de découvertes spirituelles et de lieux paisibles, d’abord des touristes nationaux pour doper son offre interne, et ensuite des touristes étrangers, venus des quatre coins du monde.
Le Chiffre d’affaires, 10 mai 2021
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