Le parti au pouvoir du président français Emmanuel Macron a interdit à une femme musulmane de se présenter comme candidate sur son ticket lors d’une élection locale, après qu’elle ait porté un foulard islamique sur une photo figurant sur un tract de campagne.
La Republique en Marche (LaRem) a déclaré que la ligne du parti était que dans une France laïque, il ne devrait pas y avoir de place pour l’affichage manifeste de symboles religieux sur les documents de campagne électorale.
« Cette femme ne sera pas une candidate d’En Marche », a déclaré Stanislas Guerini, secrétaire général du parti, à la radio RTL.
La loi française n’interdit pas le port du hijab ou d’autres symboles religieux dans les images qui figurent sur les tracts de campagne.
L’épisode illustre à quel point la place de l’islam dans la société française est devenue un sujet sensible à l’approche du scrutin présidentiel de l’année prochaine, le principal défi à une candidature de Macron à la réélection venant de l’extrême droite.
Macron, qui s’est vanté de la composition multiculturelle et ethniquement diversifiée de son parti naissant après sa victoire électorale de 2017, a mis en garde contre la menace croissante du séparatisme islamiste pour les valeurs fondamentales de la France et l’unité de la république.
L’affaire de l’affiche de campagne a éclaté après que Jordan Bardella, le numéro 2 du parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen, a tweeté une copie du tract avec le message suivant : « Est-ce ainsi que vous combattez le séparatisme ? »
Guerini a répondu directement sur Twitter, demandant que le tract soit retiré ou que la candidate Sara Zemmahi perde le soutien du parti.
Reuters n’a pas pu joindre Zemmahi ou ses associés pour un commentaire. Un responsable de LaRem proche de Guerini a déclaré que Zemmahi serait officiellement informée de la décision du parti par écrit.
La réponse du parti a ouvert des divisions amères au sein de LaRem.
« Indigne. Courir après les votes (d’extrême droite) ne fera que permettre à leurs idées de prévaloir. Trop, c’est trop », a tweeté la députée LaRem Caroline Janvier.
Un autre législateur du parti, Roland Lescure, a déclaré à Reuters : « C’est un sujet explosif. L’islam politique est une réalité, c’est une menace qui couve dans certains quartiers et nous devons être très fermes. »
Reuters, 12 mai 2021
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