par El-Houari Dilmi
A rebours du bon sens le plus trivial, peut-on se laisser aller à croire que les absents ont toujours… raison dans un pays où le réconfort est un rêve éveillé et l’effort un espoir presque (à jamais !) révolu ? La course au palais «Zighoud Youcef» débute aujourd’hui, avec ce mauvais souvenir de la dernière législature de l’ère Bouteflika, qui a pris tristement fin dans une ambiance de levée du corps dans un domicile mortuaire déserté.
Loge N°1 : il y a ceux qui pour lesquels faire de la politique, c’est apprendre à exercer sa langue bien huilée, ne surtout pas la laisser se «pâter», vendre des promesses dégonflées dans du papier-cadeau fripé, et toujours regarder de très haut le petit peuple s’époumoner à ses pieds pour lui jeter à manger de la galette, à défaut de pain rassis. Ceux-là, on les appelle les politicards… en faillite, à peine capables d’épeler la première phrase tirée du préambule de la loi dite «fondamentale» du pays.
Loge N°2 : dans le monde nébuleux de la politique, il y a, aussi, ceux qui vous font prendre une grosse vessie crevée pour une lanterne grillée. Ils vous apprennent à manger sans user de vos mâchoires. Ils vous aident à creuser un puits profond pour vous laisser mourir de soif… noyé dedans. Ils sont même capables de marcher sans jamais poser leurs pieds par terre, à voyager loin avec rien dans leur musette, ou à voler haut en remplaçant simplement leurs gros bras par un cerf-volant en carton fortifié. Cette engeance d’hommes privés, virtuoses de la gestion à distance du destin public, sont capables de réussir l’exploit surhumain de transformer le Nevada américain en un désert inhabité : un miracle jamais réalisé de mémoire d’homopoliticus.
Loge N°3 : plusieurs étages au au-dessus des deux premières loges, la troisième est occupée par une espèce de crypto-militants qui n’ouvre jamais sa bouche, ne parle pas la même langue que le petit peuple, ne mange pas son pain ni boit son eau. Assise sur le plus grand sommet qui soit, cette «race» d’hommes, invisibles à l’œil nu, est capable de lire dans la paume de votre main gauche pour prédire votre avenir, avec ou sans options selon votre faciès. Ainsi, comme la prière de l’absent, le vote de l’absent n’est valable que pour nous prouver que le pays est capable de tourner avec ou sans nous… !
Le Quoitidien d’Oran, 20 mai 2021
Etiquettes : Algérie, législature de l’ère Bouteflika, élections législatives, APN, députés, parlement,
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