L’armée nigériane enquête sur les informations selon lesquelles le chef du groupe islamiste militant Boko Haram aurait été tué ou gravement blessé à la suite d’affrontements avec des djihadistes rivaux, a déclaré vendredi un porte-parole de l’armée.
Abubakar Shekau est la figure de proue d’une insurrection islamiste qui, depuis 2009, a fait plus de 30 000 morts, contraint environ 2 millions de personnes à fuir leur foyer et engendré l’une des pires crises humanitaires au monde.
Un certain nombre de rapports publiés jeudi dans les médias nigérians, citant des sources de renseignement, ont déclaré que Shekau a été gravement blessé ou tué après que ses insurgés ont affronté des membres de la province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), qui s’est séparée de son groupe en 2016.
Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.
Un porte-parole de l’armée nigériane, Mohammed Yerima, a déclaré que les militaires enquêtaient.
« Il s’agit d’une rumeur. Nous enquêtons. Nous ne pouvons dire quelque chose que si nous le confirmons », a déclaré le porte-parole.
Shekau aurait été tué à plusieurs reprises au cours des 12 dernières années, notamment lors d’annonces faites par l’armée, pour réapparaître ensuite dans une vidéo.
L’ISWAP faisait auparavant partie du groupe islamiste militant de Shekau avant sa scission il y a cinq ans, prêtant allégeance à l’État islamique. Cette scission était due à des désaccords idéologiques religieux sur le meurtre de civils par Boko Haram, auquel l’ISWAP s’opposait.
La mort de Shekau, si elle est confirmée, pourrait mettre fin aux combats entre les deux groupes, permettant à l’un ou l’autre d’absorber les combattants de l’autre et de consolider son emprise sur le nord-est du territoire nigérian.
Reuters, 21 mai 2021
Etiquettes : Nigeria, Afrique, Bolo Haram, terrorisme, Abubakar Shekau, djihadistes,
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