Des sources gouvernementales espagnoles ont déclaré que l’Algérie s’était engagée avec Madrid pour compenser toute pénurie d’approvisionnement en gaz par le gazoduc qui traverse le Maroc, connu sous le nom de « gazoduc Maghreb-Europe-Pedro Doran Farral ».
Au cas où la crise entre Madrid et Rabat s’intensifierait en raison de l’affaire d’immigration clandestine dans la ville de Sebta, le Maroc aurait eu recours à des «mesures de rétention». Dans ce contexte, le site Web espagnol « El Confidencial Digital », citant des sources gouvernementales anonymes, a rapporté que la crise entre Madrid et Rabat, concernant les migrants dans la ville de Sebta, a compliqué le processus de renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc du Maghreb « Pedro Varane Duran », qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. A noter que ces conditions contractuelles expirent dans quatre mois.
La même source a souligné que cette situation a contraint le gouvernement espagnol à agir pour assurer la poursuite des approvisionnements en provenance d’Algérie, via le gazoduc « Medgaz », qui relie Beni Saf, wilaya d’Aïn Témouchent, directement dans l’Almiriya au sud du Royaume, en prévision d’une nouvelle aggravation de la situation avec Rabat. Le même site a confirmé que «le gouvernement espagnol a réussi à obtenir un sauvetage de ses approvisionnements en gaz en cas d’escalade avec Rabat dans le contexte de la crise des migrants irréguliers, et du Maroc prenant des mesures de représailles contre l’Espagne», étant donné que les Espagnols de « Natergie », partenaire de la Sonatrach algérienne, peut transférer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an via le gazoduc « Medgaz », c’est-à-dire directement de l’Algérie vers l’Espagne sans avoir besoin du gazoduc passant par le Maroc, malgré l’importance du gazoduc passant à travers le territoire marocain pour assurer la sécurité gazière de l’Espagne, ajoute le même site.
Le gouvernement espagnol a justifié ces efforts auprès de l’Algérie, pour assurer sa sécurité gazière et éviter une hausse folle des prix du gaz en cas d’escalade avec le Maroc et couper les approvisionnements via le gazoduc « Pedro Duran Farral », notant que Madrid « cette fois a trouvé l’Algérie comme alliée fiable contre les menaces marocaines ». Selon « El Confidencial Digital », dans l’hypothèse où l’Algérie ne serait pas prête à renouveler le contrat du gazoduc maghrébin « Pedro Duran Faral », le Maroc se trouverait confronté à des difficultés et il devra acheter près de la moitié de ses besoins de consommation de gaz sur un marché lié au prix du pétrole brut, qui connaît une augmentation continue. Et sans aucune aide de l’Espagne, qui assurera son approvisionnement complet depuis l’Algérie via le gazoduc « Medgaz ».
Sur le terrain, les données disponibles indiquent que Sonatrach s’appuie davantage sur le gazoduc «Medgaz», reliant Beni Saf et Almeria, afin d’assurer l’approvisionnement de l’Espagne et l’Europe en gaz, par rapport au gazoduc traversant le territoire marocain. Le 6 mai dernier, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a inauguré un gazoduc en soutien au gazoduc «Medgaz» qui transportera le gaz par le gazoduc qui passe par le Maroc, notamment depuis la zone frontalière d’Arisha, via une liaison qui y a été créée, et pompé dans «Medgaz» pour passer directement en Espagne, et s’étend sur 197 kilomètres d’Arisha jusqu’à Béni Saf.
Mehdi Zerrouki
Maghreb Info, 23 mai 2021
Etiquettes : Algérie, Espagne, Gaz, Medgaz, Maroc,
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