Quatre brillants membres de l’Académie algérienne des sciences et technologies viennent d’être distingués, en figurant parmi les 2% meilleurs scientifiques au monde, selon un classement réalisé par l’université américaine Stanford, située au cœur de la Silicon Valley.
Les docteurs Houria Triki, Adel Belouchrani, Azzedine Bousekssou et Oualid Hamdaoui ont ainsi honoré l’Algérie. Ce classement est basé sur l’analyse du nombre de publications scientifiques réalisées et de citations émises par les chercheurs, selon les données de Scopus, célèbre base de données, de résumés et de citations de publications scientifiques de l’éditeur Elsevier.
Cette prestigieuse distinction internationale, qui est absolument à saluer, rappelle que l’Algérie compte de brillantes compétences qui ont plus que jamais besoin d’être considérées et encouragées. Tout récemment, l’immunologiste algérienne, Meriem Merad, s’est distinguée suite à son élection à la prestigieuse Académie des sciences des Etats-Unis.
Cette Académie américaine compte aussi en son sein une autre immunologiste algérienne, à savoir Yasmine Belkaïd. Les réussites de nos chercheuses et chercheurs sont à méditer ! Ces success stories sous-tendent un crucial constat : les prodigieuses ressources humaines, dont regorge l’Algérie ici ou ailleurs, n’attendent qu’un minimum de moyens et surtout une considération pour exprimer tout leur talent. L’encouragement de la recherche et de l’innovation nécessite d’abord une volonté politique, puis une stratégie pour un soutien salutaire. Les institutions publiques doivent cultiver un terreau propice à l’excellence de la recherche et au succès de l’innovation. Elles doivent veiller, notamment, à la qualité de la formation à tous les niveaux.
De prime abord, un audit approfondi doit être fait sans concession aucune par des experts indépendants dans le secteur de la recherche scientifique. Un tel audit permettra de mieux comprendre l’environnement, les problèmes, les besoins et les manques ressentis par nos chercheuses et chercheurs. Cet audit doit ensuite proposer des solutions concrètes et pragmatiques. Les moyens de financement sont censés être abordés et des recommandations liées à la mise en place des solutions termineront ce travail d’audit.
L’autre idée est de rassembler les initiatives existantes en créant un centre de soutien aux chercheurs. L’autonomie des hautes écoles, des universités et des centres de recherche doit être réellement consacrée. L’encouragement public de la recherche doit miser essentiellement sur l’initiative des chercheurs. Les entreprises privées doivent aussi supporter une partie des dépenses de recherche et développement car la recherche appliquée et la transformation du savoir en innovation sur le marché sont plutôt le domaine de l’économie privée et des hautes écoles spécialisées.
Autre souhait de nos chercheurs : la réforme du Fonds national de la recherche scientifique et du développement technologique. Pendant la thèse et au-delà du doctorat, les chercheuses et chercheurs ont besoin de plusieurs possibilités de financement : un soutien individuel aux carrières académiques, la réalisation de projets scientifiques ou encore la subvention d’un équipement, d’un congrès ou d’une publication.
El Watan, 25 mai 2021
Etiquettes : Algérie, science, technologie, Académie algérienne des sciences et technologies, l’université de Stanford,
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