Les conditions de réouverture des frontières annoncées avant-hier ont suscité un tollé général surtout au niveau de la diaspora algérienne. Personne n’était satisfait par les modalités imposées par le gouvernement. Fallait-il s’attendre à une autre réaction ? La réponse est non, et elle est à plusieurs niveaux. Il y a tout d’abord la longue attendre des Algériens installés à l’étranger qui n’ont plus foulé le sol national depuis au moins le début de la propagation du Covid-19. Une période qui a fait germé au sein de cette partie de la population algérienne une certaine rancune mélangée souvent avec un désespoir engendré par certaines situations familiales des plus difficiles à supporter. C’était très facile pour les membres de la diaspora de trouver des «atouts» pour critiquer acerbement les décisions du gouvernement.
Les débats sur les réseaux sociaux étaient houleux, et les déceptions étaient énormes. C’était également l’occasion de discuter de plusieurs sujets en relation avec la pandémie, et ils étaient nombreux. A lire les modalités annoncées, plusieurs constats s’imposaient. Ainsi, toutes les personnes, mêmes celles qui ont été vaccinées, qui vont rentrer au pays, vont devoir passer le test PCR. Beaucoup semblaient désappointés par cette condition, qu’ils estiment «illogique». Un des autres constats est le coût du déplacement. Ce sera cher, très cher, surtout pour les familles. En plus du prix des billets, il y aura le coût de l’hébergement dans les hôtels, pour au moins 5 jours, que l’Etat ne prendra pas en charge contrairement à ce qui s’est passé l’été dernier.
Toutefois, il est important d’essayer de prendre du recul pour essayer de voir la situation plus au moins clairement. Le gouvernement a-t-il pris ces décisions, comme l’ont affirmé certains dans leurs publications sur les réseaux, pour renflouer les caisses des hôtels qui ne travaillent quasiment plus depuis plus d’une année ? La réponse, évidente et logique, est bien sûr un «non». La déliquescence de l’Etat, que certains répètent à satiété, ne peut pas arriver à ce niveau de «légèreté».
Une conclusion s’impose, les tenants du pouvoir n’arrivent plus à «vendre» ce qu’ils décident. Même lorsqu’ils ont raison, la réaction est quasiment pavlovienne, négative.
Aussi invraisemblable que ça puisse être, il est important de mentionner que la quasi-majorité des pays européens, ainsi que les voisins marocains et tunisiens, ont établis quasiment les mêmes conditions d’entrée que l’Algérie. En exhibant juste cette «info», l’exécutif aurait pu désamorcer, au moins un peu, une grogne qui n’attendait que l’occasion pour «exploser». Cela ne demande aucun plan ingénieux ou couteux. Gagner la confiance des citoyens exige un minimum d’efforts…
Reporters, 26 mai 2021
Etiquettes : Algérie, ouverture des frontières, vols,
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