Déception, colère et incompréhension. Tels sont, entre autres, les sentiments exprimés par les Algériens de l’étranger, lesquels ne trouvent pas d’explications aux conditions exigées par le gouvernement concernant la réouverture des frontières, notamment l’instauration d’un confinement obligatoire pour chaque passager à l’arrivée sur le territoire national.
Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux après l’annonce du gouvernement, qui a fixé les conditions d’entrée des Algériens établis à l’étranger dans le cadre de la réouverture partielle des frontières, laquelle prendra effet à partir du 1er juin.
C’est la condition du confinement obligatoire qui est la plus décriée compte tenu du fait que sa durée sera déduite du congé du voyager en provenance de l’étranger. “C’est une manière de nous exclure ou de punir pour la toute première vague du Coronavirus apparu en Algérie”, a affirmé au Jeune Indépendant, Mohamed, 47 ans, résidant la région lyonnaise en France, un habitué des voyages en Algérie qui n’a pas vu sa mère malade depuis trois ans. “Nous sommes désormais vaccinés, le document de vaccination fera foi pourquoi toutes mesures draconiennes est-ce une façon de nous dire que nous sommes indésirables pour d’autres considérations”, s’est-il interrogé.
Les prix du billet d’avion, qui ne sont pas encore connus, et les tarifs de prise en charge dans les hôtels les jours de confinement font de ce voyage vers l’Algérie “une manière de nous exclure du bled”, dira Hassan, 63 ans, résidant à Nancy et porteur de la double nationalité.
Plusieurs organisations de la communauté algérienne à l’étranger ont réagi via un communiqué commun pour réclamer, entre autres, “l’annulation de la mesure du confinement obligatoire de cinq jours pour les Algériens vaccinés ou dont le test PCR est négatif”. On s’interroge également sur “les raisons scientifiques de limiter le confinement obligatoire à cinq jours seulement”.
Demandant des explications sur le choix des destinations, les 23 organisations représentant la communauté algérienne à l’étranger ont demandé de permettre aux Algériens établis à l’étranger d’acquérir des billets d’avion avec des compagnies aériennes étrangères qui ont des vols vers l’Algérie. Par ailleurs, l’acquittement au préalable des frais inhérents au confinement sanitaire n’est également pas du goût des Algériens de l’étranger car, selon eux, “cela augmente les coûts du voyage, notamment pour les familles nombreuses”. En somme, c’est la déception pour la majorité de ces Algériens qui, pourtant, n’attendaient que l’ouverture des frontières pour pouvoir retrouver les leurs.
Des appels à l’allégement de ces conditions sont également lancées ici et là. L’ex-député de l’émigration, Samir Chaâbna, a qualifié ces conditions de «rédhibitoires», signalant, lors de son intervention sur une chaîne de télévision privée, que “notre communauté est choquée par leur caractère excessif”. Il demande, de ce fait, à la commission scientifique “de faire preuve de souplesse, de revoir ces conditions et surtout de les alléger pour les ressortissants algériens vaccinés contre le coronavirus”.
Du côté du gouvernement algérien, ces mesures sont motivées par la préservation de la santé des citoyens contre tout risque de propagation du coronavirus. Dans le communiqué du gouvernement fixant les modalités de réouverture des frontières, la démarche basée sur la prudence, la progressivité et la flexibilité a été souligné.
Le Jeune Indépendant, 25 mai 2021
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