Xavier Bertrand n’est pas le candidat officiel des Républicains, pourtant il multiplie les déclarations laissant entendre qu’il le serait, insinuant qu’en réalité son ancienne famille politique n’as pas d’autre choix que de le choisir comme candidat crédible pour 2022. C’est ainsi que recourant aux vieilles ficelles, il se présente comme le rempart le plus solide contre le Rassemblement National. Comme si les électeurs de droite, plutôt que d’aspirer à avoir un candidat charismatique au programme ambitieux, ne rêvaient que de contrer le RN.
Étrange raisonnement de la part de Xavier Bertrand, surtout lorsque l’on sait qu’une partie de la droite semble ne plus hésiter à voter pour le Rassemblement National, lorsque cela est nécessaire, pour contrer un candidat de gauche ou de la majorité présidentielle. Mais au-delà de la présidentielle dans moins d’une année, Xavier Bertrand doit d’abord vaincre le candidat RN Sébastien Chenu qui le suit de très près dans les sondages. Car une défaite aux régionales des 20 et 27 juin serait surtout la fin des ambitions politiques de l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy pour 2022.
«Depuis 1998, je suis certainement l’adversaire numéro 1 du Front National. En 2012, Jean-Marie Le Pen m’avait placé sur la liste noire des députés qu’il fallait battre à tout prix. Il avait même appelé à voter socialistes pour me faire battre, ils n’ont pas réussi», a-t-il voulu rappeler hier. «Parfois, j’ai l’impression d’être un peu seul à combattre le Front National», a même jugé l’élu de droite, candidat officiel à l’élection présidentielle. «Beaucoup ont baissé les bras, comme si les dirigeants du Front National étaient des dirigeants comme les autres», a déploré Xavier Bertrand, qui tient à appeler le RN par son ancien nom puisque, selon lui, «rien n’a changé». «On veut nous faire croire qu’on a changé l’enseigne, la vitrine, mais on n’a même pas besoin d’aller dans l’arrière-boutique pour voir que rien n’a changé», a-t-il assuré. «Le Front National profite des malheurs des Français, jamais il ne cherchera à résoudre le problème des Français», a certifié Xavier Bertrand qui dénonce «l’amalgame, les mensonges, les méthodes de l’extrême droite» et «surtout zéro proposition sérieuse».
Selon lui, Marine Le Pen est d’ailleurs «exactement» la même que son père Jean-Marie Le Pen. Reste que celui qui menait largement les sondages pour les régionales il y a quelques mois ne semble pas avoir trouvé en l’attaque du RN un sujet porteur, alors même que Sébastien Chenu, au contraire, ne cesse de gagner en popularité et qu’une défaite de Xavier Bertrand qui semblait impossible, commence à être prudemment évoquée comme une possibilité.
La vieille stratégie de la diabolisation ne marche plus depuis longtemps, mais ce qui est nouveau c’est que cette stratégie fait aujourd’hui grimper les représentants du RN partout où elle est utilisée et Bertrand, incapable de se détourner du passé, pourrait en faire les frais la semaine prochaine.
Le Jour d’Algérie, 14 juin 2021
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