Du porc dans le blé, un inoportun pour le commerce franco-algérien

Deux porcs morts ont été découverts dans le dernier envoi de blé français à l’Algérie, ce qui ajoute une pression supplémentaire au commerce du blé entre la France et l’Algérie, cette dernière diversifiant ses approvisionnements auprès de la première.

L’Algérie a rejeté une cargaison de 27 000 tonnes après la découverte de deux carcasses de porc dans la cargaison, a confirmé le ministre de l’agriculture Abdelhamid Hamdani. Le fournisseur français aurait été mis sur une liste noire et les autorités algériennes cherchent à obtenir une compensation.

Cette découverte est un nouveau coup dur pour les fournisseurs de blé français, dont la part de marché en Algérie – leur première destination d’exportation – a diminué cette année en raison de la réduction de l’offre nationale due à une récolte plus faible et à la concurrence de leurs rivaux.

Les expéditions de blé tendre français vers l’Algérie entre juillet 2020 et avril 2021 ont chuté à seulement 1,5 million de tonnes, contre 3,46 millions de tonnes un an plus tôt, et sont inférieures à la moyenne quinquennale de 3,06 millions de tonnes, selon les données douanières de la Commission européenne.

L’Algérie a importé davantage de la région de la Baltique cette année, pour couvrir la réduction de l’offre française. L’organisme public chargé des céréales, l’OAIC, a également relevé sa limite d’insectes pour le blé à 12,5 % de protéines, la faisant passer de 0,1 % à 0,5 % en octobre, afin de permettre aux fournisseurs russes d’être compétitifs.

L’Allemagne, la Pologne, la Suède et l’Argentine, avec la France, ont couvert la grande majorité des 6mn t d’achats de blé tendre de l’OAIC en 2020-21. Cela contraste avec 2019-20, où la France a fourni au moins 5,5 millions de tonnes sur les 5,9 millions de tonnes achetées par l’OAIC.

Le dernier achat d’ancienne récolte de l’OAIC a eu lieu en avril, pour au moins 210 000 t, et provenait de fournisseurs allemands, polonais et baltes.

L’incident du porc pourrait encourager l’Algérie à s’approvisionner davantage en blé auprès d’autres fournisseurs au cours de cette campagne. En effet, les agriculteurs français seront attentifs à la demande algérienne, dont la production devrait atteindre 36 millions de tonnes en 2021-22, soit une augmentation de près de 7 millions de tonnes par rapport à 2020-21.

Par Andrew Kanyemba

ARGUS, 17 juin 2021

Etiquettes : Algérie, France, blé,

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