Depuis la fin de journée, mardi dernier, après la divulgation des résultats officiels, même partiels, des élections législatives, les réactions fusent de toutes parts. Les heureux, pas nombreux, fiers de leur victoire, et les malheureux (qui ont participé et rien gagné), presqu’aphones.
Des états d’âme causés par 23 % de l’électorat. Les 77% des personnes qui ont préféré s’abstenir que de mettre un bulletin dans l’urne étaient par contre dans une autre «dimension». Il y a parmi eux, ceux qui vociféraient en découvrant les résultats annoncés, déçus et clamant, surtout sur les réseaux sociaux, leur désespoir. Il y a également les autres, qui n’ont pas hésité à crier «victoire». Avec un peu plus de 23% de taux de participation, les boycotteurs, essentiellement les plus «visibles» d’entre eux, se congratulaient presque. Selon eux, et souvent ils veulent s’en convaincre et convaincre ceux qui les écoutent, le chiffre représente, avant tout, leur poids dans la société. Ils expliquent que s’il y a eu autant de défections de la part des citoyens, c’est que l’option choisie et affichée était la bonne.
Néanmoins, c’est indéniablement un raccourci trop facile. C’était d’autant léger que c’est absolument le même «raisonnement» d’il y a quatre ans (législatives 2017), d’il y a neuf ans (2012), et d’il y a au moins vingt-quatre ans.
Le post-12 juin devrait pourtant faire réfléchir tout le monde, quel que soit son bord. Il est impossible d’espérer avancer si les mêmes réflexes d’antan sont adoptés, alors qu’il est question juste d’adaptation. La société a changé et les espoirs ont grandi avec le temps. Et depuis le 22 février 2019, la rupture, même si certains ne veulent pas la voir, ou refusent d’y croire, est bien là. Tous les espoirs étalés ne peuvent pas disparaître aussi facilement. Certes, le goût d’inachevé est criant mais est-ce une raison de baisser les bras ? Le chemin ne peut pas être court, encore moins facile à parcourir. Un marathon débute toujours par un petit pas.
Ceux qui sont choqués de voir, encore une fois le FLN en tête d’affiche n’auraient pourtant pas dû avoir cette réaction. Les appels à mettre l’ex-parti unique au musée n’ont aucun poids devant la réalité du terrain. Cette attitude de demander au «pouvoir» d’écarter un parti politique ressemble trop à des demandes d’«assistance». Pourtant, c’est clair. Quand on est convaincu de ce qu’on fait, on n’a pas à recevoir, mais à prendre, et les droits s’arrachent…
Reporters, 17 juin 2021
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