Les casseroles traînées par Jack Lang, du Coral au Maroc

« Un matin de juillet 1977, un garçon âgé de dix ans, Marc, pensionnaire du Coral, est retrouvé mort, la tête plongée dans un seau d’eau javellisée. Les gendarmes prennent aussitôt les dépositions des éducateurs et des enfants présents. M. Sigala et sa femme sont en voyage en Italie. M. Mignacca, coresponsable du centre, est également absent. Les témoignages concordent : il s’agit d’un accident. Mais une information est ouverte. Le juge d’instruction demande une expertise médicale. Elle prouve que l’enfant n’est pas mort noyé mais qu’il a eu les vertèbres cervicales cassées et qu’il a été sodomisé. » (Le Monde du 18 novembre 1982).

L’affaire commence le 13 octobre 1982 avec une perquisition de gendarmes dans le Coral situé à Aimargues, dans une vieille ferme du Gard.

Trois membres du Coral sont mis en examen pour « attentat à la pudeur sans violence sur mineurs de quinze ans et incitation de mineur à la débauche ». Des noms de personnalités sont citées dans cette affaire. Parmi eux, le nom de Jack Lang, alors ministre de la Culture. Mais le magistrat se méfie : aucune preuve ne vient étayer la liste de noms, sinon des faisceaux de soupçons.

Le nom de Jack Lang a été lié à d’autres affaires de pédophilie que celle du Coral. En 1988 à Cannes, l’école de danse de Rosella Hightower, une ancienne danseuse, était suspectée d’abriter des enseignants pédophiles. Au final, personne n’a été condamnée. L’Adjudant en charge de l’affaire aurait dit que l’enquête avait été sabotée par le magistrat instructeur, car des enfants auraient été fournis à des personnalités pédophiles. Jack Lang aurait fait partie des coupables présumés grâce à des écoutes téléphoniques le mettant en cause.

En 2011, l’ancien ministre Luc Ferry révélait sur un plateau de télévision que les plus gautes autorités de l’Etat lui avaient rapporté le fait qu’un ministre se serait fait attraper par la police à Marrakech lors d’une orgie avec des enfants. Une enquête a été ouverte suite à ces propos. Elle a alors tourné autour de la personne de Jack Lang. Dans des carnets d’Yves Bertrand, le patron des RG, saisis dans le cadre d’une autre enquête, il était inscrit que Jack Lang avait eu des relations avec de petits garçons au Maroc en novembre 2001, mais Yves Bertrand aurait en fait juste reporté des rumerus.

De fait, des rumeurs circulaient dans le tout Paris dès 2001 : Jack Lang, après s’être fait prendre aurait été exfiltré par l’Etat français. Une dépêche AFP aurait même été publiée sur internet au moment des faits tard le soir, mais elle ne serait restée en ligne qu’un court instant. Jack Lang a d’ailleurs été entendu par les enquêteurs en tant que témoin. L’affaire débouchera finalement sur un non-lieu.

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