PARIS (AP) – Le parti d’extrême droite de Marine Le Pen est porté par son message de fermeté en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration, alors que les électeurs français commencent à élire les dirigeants régionaux dimanche dans une élection qui est considérée comme une répétition générale pour le vote présidentiel de l’année prochaine.
Le jeune parti centriste du président Emmanuel Macron devrait faire piètre figure, faute d’une base politique locale solide et en raison de la frustration suscitée par la gestion de la pandémie par son gouvernement.
Le taux de participation au premier tour de dimanche pourrait atteindre un niveau record. Ceux qui se présentent pour voter doivent rester masqués, se tenir à l’écart de la société et se munir de leur propre stylo pour signer les registres de vote.
Les élections aux conseils de direction des 13 régions françaises, de la Bretagne à la Bourgogne en passant par la Côte d’Azur, portent essentiellement sur des questions locales telles que les transports, les écoles et les infrastructures. Mais les principaux politiciens les utilisent comme une plateforme pour tester des idées et gagner des partisans avant l’élection présidentielle d’avril. Le Pen et Macron devraient dominer cette course.
Les partis qui remportent plus de 10 % des voix au premier tour du scrutin régional de dimanche se qualifient pour le second tour décisif du 27 juin.
Les sondages suggèrent que le parti Rassemblement national de Mme Le Pen pourrait remporter le contrôle d’une ou plusieurs régions, ce qui serait un grand coup de pouce pour les efforts qu’elle déploie depuis dix ans pour légitimer un parti longtemps considéré comme un paria antidémocratique et antisémite. Une question majeure pour le second tour est de savoir si les électeurs français se rassembleront pour écarter le parti du pouvoir comme ils l’ont fait dans le passé.
Le parti conservateur traditionnel Les Républicains semble prêt à garder le contrôle de plusieurs des sept régions qu’il dirige actuellement, y compris la très importante région parisienne.
Parmi les candidats les plus forts du Rassemblement national figure Thierry Mariani, qui se présente pour diriger la région qui comprend la Provence, la Côte d’Azur et une partie des Alpes. Mariani a déclaré qu’il voulait plus de police et plus de financement public pour les groupes promouvant les communautés individuelles, ce que beaucoup considèrent comme visant les associations musulmanes ou les mouvements LGBTQ.
Le Rassemblement national a remporté de nombreuses victoires politiques aux élections locales ces dernières années et a fait de la sécurité un enjeu majeur de cette campagne. Ses candidats se sont ralliés aux syndicats de police qui affirment être confrontés à une recrudescence de la violence, et ont demandé des peines de prison plus sévères et un moratoire sur l’immigration – même si ces mesures relèvent des pouvoirs de l’État et non des conseils régionaux.
Le parti français des Verts, qui a fait un bond lors des dernières élections, espère gagner une nouvelle influence dans le vote régional, tandis que le Parti socialiste pourrait encore perdre du terrain.
Les perspectives semblent incertaines pour le parti centriste de M. Macron, La République en marche, qui n’a que quatre ans d’existence et n’existait donc pas la dernière fois que les électeurs ont choisi les dirigeants régionaux, en 2015. Il est confronté à la désillusion des politiques de Macron, y compris de la part des électeurs ruraux qui ont soutenu le soulèvement des gilets jaunes contre l’injustice économique perçue.
Les élections régionales ont été retardées en raison de la recrudescence du virus.
Les infections ayant diminué et les vaccinations s’étant répandues, le gouvernement a récemment rouvert des restaurants, des magasins et des possibilités de voyage fermés depuis longtemps. Le Premier ministre a supprimé un couvre-feu impopulaire et inhabituellement long qui devait commencer dimanche.
Dimanche, les électeurs choisiront également les personnes qui dirigeront les plus de 100 « départements » de France, un autre niveau du système de gouvernance territoriale du pays.
Associated Press, 20 juin 2021
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