Les initiatives de la Région Ombrie et de l’ONG de Pérouse « TAMAT ».
par Leonardo Giansanti
1. Résumé
Dix ans après la Révolution de Jasmin[1], les conditions économiques et sociopolitiques qui ont poussé en 2011 le peuple tunisien à déclencher le premier des » printemps arabes » semblent s’être aggravées. Depuis un an et demi, la pandémie COVID 19 a conduit à la détérioration d’une situation économique déjà précaire[2], rendant manifeste les difficultés du politique à apporter des réponses adéquates[3], fertilisant le terrain pour l’hémorragie des protestations[4] et augmentant le risque de dérives extrémistes, variantes les plus agressives du virus du mal-être.
2. Les promesses de « croissance » et de « travail » non tenues, selon les termes de Lorenzo Fanara, ambassadeur d’Italie à Tunis.
En janvier dernier, dans le cadre du cycle d’événements de l’atelier « Global Perugia ». Incontri dell’Italia internazionale »[5], promu par l’Université pour étrangers de Pérouse, l’ancien vice-ministre des affaires étrangères Mario Giro et le professeur Emidio Diodato se sont entretenus avec l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Lorenzo Fanara.
Initialement invité à dresser un bilan des réalisations de la Tunisie au cours de la dernière décennie, Lorenzo Fanara souligne l’authenticité d’un processus de transition lent mais ininterrompu vers la démocratie[6] :
« La Tunisie, surtout si on la compare au reste du monde arabe, représente aujourd’hui une exception démocratique », souligne l’ambassadeur. Un pays respectueux des droits civils et politiques fondamentaux, inclusif envers les femmes et doté des outils de la démocratie participative.
« En Tunisie, les scrutins ont lieu et parviennent à cristalliser (…) le sentiment populaire », poursuit le diplomate italien, qui ajoute que les élections en Tunisie sont libres et que la succession du pouvoir survenue ces dernières années, tant au niveau municipal que national, s’est déroulée de manière généralement régulière et pacifique.
Si donc la Tunisie représente une véritable exception démocratique, il ne reste plus qu’à se demander ce qui n’a pas fonctionné jusqu’à présent, c’est-à-dire où sont les points critiques qui, aujourd’hui encore, comme il y a dix ans, poussent les Tunisiens à manifester sur les places et dans les rues des principaux centres urbains.
L’ambassadeur Fanara, citant une enquête réalisée sur un échantillon d’environ deux mille Tunisiens par la société Sigma Surveys, identifie deux réponses essentielles : la première cause du mécontentement populaire et des troubles sociaux qui en découlent doit être identifiée dans la frustration générale du citoyen moyen, résultant de l’absence de convergence socio-économique, elle-même une conséquence de l’incapacité de la politique tunisienne à réformer dans un sens libéral une économie peu compétitive et peu performante[7].
La seconde est l’incapacité des gouvernements tunisiens à offrir des réponses efficaces à la corruption, tout en assurant une plus grande égalité et justice sociale.
3. Les secteurs d’intérêt principal pour les relations économiques italo-tunisiennes.
Une fois exposés les résultats – certainement peu encourageants – de l’enquête mentionnée, Lorenzo Fanara a invité « à ne pas céder à des sentiments de résignation ou de pessimisme passif » mais à investir dans l’économie tunisienne, avec une attention particulière aux catégories les plus vulnérables : les jeunes, les chômeurs et la population de l’arrière-pays.
A la fin de son discours et après avoir rappelé que la consolidation de la démocratie tunisienne reste l’otage de l’amélioration des conditions économiques, le diplomate italien poursuit en indiquant les secteurs dans lesquels la coopération peut le mieux exprimer son potentiel :
agriculture
nourriture
énergies renouvelables
numérique
petites machines
zootechnie
Les propos de l’Ambassadeur Fanara invitent donc l’Italie à prendre pleinement conscience de ses intérêts stratégiques et des moyens appropriés pour en garantir la protection. Si, d’une part, la lutte contre l’extrême pauvreté, la lutte contre les inégalités et la réduction du chômage structurel (en particulier le chômage des jeunes) sont des objectifs prioritaires pour prévenir les conséquences toxiques d’un voisinage instable, d’autre part, les différents canaux dans lesquels s’articule la coopération au développement (national, régional et local) sont appelés à accomplir une tâche essentielle pour la stabilité des futures relations italo-tunisiennes.
4. La région de l’Ombrie et le soutien aux PME tunisiennes.
En ce qui concerne les dispositifs » régionaux « , le Programme d’aide et d’appui au secteur privé tunisien, qui, à partir de 2017, a impliqué la Région Ombrie et plusieurs gouvernorats tunisiens[8], est un exemple vertueux de coopération technique.
Le programme de coopération, d’un coût total de 784 000 euros (entièrement financé par des fonds de la DGCS-MAECI) et géré par Sviluppumbria SpA (chef de file),[9] visait à renforcer la capacité à soutenir les petites et moyennes entreprises tunisiennes par le biais d’activités de formation intensive et l’utilisation d’outils techniques et financiers pour encourager la création de nouvelles entreprises.
Plus précisément, la Région Ombrie a mis à la disposition du gouvernement tunisien son expérience en matière de planification et de gestion des instruments publics destinés à soutenir le secteur des PME. Une importance particulière a également été accordée dans le projet à l’amélioration des conditions de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes et à l’amélioration des conditions de création de spin-offs et de start-ups dans les secteurs les plus innovants.
5. Le rôle de TAMAT en Tunisie : les projets » SELMA » et » BERBERINA « .
En termes d’initiatives émanant de la société civile, celles de l’ONG TAMAT, basée à Pérouse, frappent par leur intelligence et leur caractère concret. Créée en 2001 et accréditée en tant qu’ONG par le ministère des affaires étrangères depuis 2007, TAMAT s’occupe de développement rural, de lutte contre le changement climatique, d’appui aux micro-entreprises, de formation, d’assistance technique et d’internationalisation des entreprises.
En Tunisie, elle s’appuie sur l’expertise dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage de l’Université de Pérouse et de l’Université catholique de Milan pour la mise en œuvre de deux projets : « Berberina en Tunisie » et « Selma », dont le chef de file est l’ONG Arci Culture Solidali (ARCS), basée à Bologne.
» Berberina in Tunisia » est un projet triennal de coopération dans le secteur de l’élevage qui a démarré en 2018 et qui, à travers la création d’une structure coopérative collective de 50 jeunes agriculteurs (25 hommes et 25 femmes), vise à rationaliser la filière d’approvisionnement de la race autochtone d’agneau berberina, de l’élevage à l’abattage[10].
D’autre part, le projet » Selma « , lancé en décembre 2019 et financé par l’AICS, vise à soutenir l’agriculture locale, le micro-entrepreneuriat et la formation dans le but de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes dans les domaines de l’agroécologie et de la sécurité alimentaire[11].
Les initiatives de TAMAT visent à combattre l’extrême pauvreté et à améliorer les conditions de vie de la population, en particulier dans les zones rurales, par la diffusion du microcrédit et le partage des connaissances techniques et scientifiques. Dans ce cas également, une importance particulière est accordée dans les fiches-projets à l’émancipation et à l’autonomisation des femmes, en vue de lutter contre les inégalités et de favoriser le développement national et international de la Tunisie [12].
6. L’impact de Covid sur les projets TAMAT.
Ces dernières semaines, certains coopérateurs de TAMAT ont parlé à AMIStaDes des difficultés que rencontrent les projets Selma et Berberina en Tunisie.
Même avant la crise pandémique, la corruption bureaucratique, l’inefficacité de l’administration et l’absence presque totale de numérisation avaient créé des retards dans les procédures d’accréditation des ONG auprès des bureaux des ministères compétents et une incertitude généralisée dans le calendrier de mise en œuvre des projets, tandis que Covid-19 a exacerbé les problèmes préexistants, créant en même temps des obstacles nouveaux et supplémentaires à la coopération italo-tunisienne.
Nos interlocuteurs soulignent notamment comment l’impossibilité de mener des enquêtes et des inspections sur le terrain, ainsi que la nécessité d’interrompre les activités de formation, ont entraîné un ralentissement significatif de la mise en œuvre des projets au cours des mois compris entre mars 2020 et avril 2021, rendant inévitables les modifications et les extensions non contractuelles des projets.
7. L’Italie et la coopération au développement : réponses à la crise de la pandémie.
Déjà en mars 2020, à l’occasion de l’apparition de la pandémie dans notre pays, l’Italie, par le biais de la Cassa Depositi e Prestiti, avait accordé un prêt de 50 millions d’euros sous forme de crédit d’aide à la Banque centrale de Tunisie, liant ce montant au soutien du monde des affaires. Selon l’AICS-Tunis, ce crédit aurait représenté « un premier pas pour faire face au COVID19 », réaffirmant l’engagement de l’Italie et de la Tunisie à affronter ensemble un événement sans précédent.
Deuxièmement, avec la résolution n° 39 du 12 juin 2020, le Comité conjoint pour la coopération au développement, établi au MAECI, a créé le » Fonds COVID-19 pour les initiatives promues par les organisations de la société civile en cours au 23 février 2020 » avec une dotation de 13 millions d’euros pour l’année 2020.
La décision de procéder à une nouvelle augmentation des ressources à allouer à la coopération au développement a également été soulignée par l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte qui, dans une lettre en réponse aux demandes de l’Association des ONG italiennes (AOI), a réitéré la centralité de la coopération au développement dans l’action extérieure de l’Italie[13].
Cependant, les représentants du monde associatif et des OSC se plaignent aujourd’hui d’un certain décalage entre ce qui a été promis et ce qui a été effectivement budgété dans la dernière loi de finances (loi n° 178 de 2020)[14]. En particulier, les prévisions de dépenses pour le secteur de la coopération montrent comment l’Italie s’éloigne des engagements pris au niveau international pour atteindre 0,70 % en 2030 dans le rapport entre l’aide publique au développement (APD) et le revenu national brut (RNB).
8. Conclusions
La Tunisie est le seul pays parmi ceux qui ont traversé le phénomène des Printemps à s’être engagé sur la voie vertueuse d’une authentique transition démocratique et représente une « valeur à protéger ».
Soutenir la Tunisie, investir dans son économie et assurer un soutien politique et diplomatique (même après la stabilisation du contexte libyen) devrait donc être un impératif pour l’Italie ainsi que pour l’Union européenne.
Afin de prévenir les conséquences néfastes de l’instabilité de la Tunisie voisine, il est essentiel, d’un point de vue éthique et stratégique, que le gouvernement Draghi réaffirme son engagement à soutenir, politiquement et financièrement, le secteur de la coopération au développement, par exemple en réalignant, avec les prochains décrets et dans les lois budgétaires de 2022 et 2023, le budget italien de l’APD sur les engagements internationaux pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations unies et en favorisant la participation de l’Italie à la coordination et à la gestion des initiatives de coopération dans l’Union européenne.
NOTES
1] Le 17 décembre 2010, dans la ville tunisienne de Sidi Bouazid, épicentre du gouvernorat homonyme, un jeune vendeur ambulant, Mohamed Tarek Bouazizi, exaspéré par la énième saisie de son étalage, s’immole par le feu en plein jour, déclenchant ce qui est généralement célébré comme le premier des « printemps arabes ». Ce qui a poussé les Tunisiens à chanter les louanges de l’Isqāṭ an-niẓām (« la chute du régime »), c’est la perspective de conquérir la karama (« dignité « لكرام). Il s’agit d’un concept au périmètre nébuleux et donc tel qu’il peut être considéré comme englobant à la fois les demandes de libertés démocratiques et de justice sociale ainsi que les aspirations à une croissance acceptable de l’économie et de l’emploi.
2] Selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), l’économie du pays s’est contractée l’année dernière de 7 à 9 %. Pour 2021, les données fournies par la Banque mondiale (BM) prévoient une croissance du PIB de 6 %, mais le rebond ne semble pas devoir se poursuivre les années suivantes. Toujours selon les estimations de la BM, en effet, la croissance économique tunisienne reviendra sous les 3% au moins jusqu’en 2025 (16-mpo-am20-tunisia-tun-kcm.pdf (worldbank.org).
3] Pour faire face au ralentissement économique, le gouvernement tunisien a dû déployer, au cours de l’année 2020, des ressources financières supplémentaires par rapport à celles initialement budgétées. Le déficit budgétaire est ainsi passé à 11,5 % et la dette publique à 90 % du PIB. En ce qui concerne la lutte contre le chômage, la principale réponse du gouvernement tunisien a été une augmentation spectaculaire de la taille du secteur public. L’augmentation de la masse salariale des travailleurs publics, en plus de contribuer à l’accroissement de la dette, a drainé des ressources au détriment des plus vulnérables.
[4] ŒIL DU MOYEN-ORIENT, Thierry Bresillon (2021) : Tunisie : Cette vague de violence est un soulèvement politique | Middle East Eye.
5] L’événement, promu par l’Université pour Étrangers de Perugia dans le cadre du cours de Master en Relations Internationales, est disponible sur le site de l’Université pour Étrangers de Perugia, au lien suivant : Dix ans après les printemps arabes. Le cas de la Tunisie | Université pour étrangers de Pérouse (unistrapg.it).
6] Une démocratie certes encore fragile et en voie de consolidation, mais qui fonctionne et est légitimée, témoignant du fait que démocratie et islam ne constituent pas nécessairement deux réalités irréconciliables.
7] « Quand on demande aujourd’hui, après dix ans, quels étaient les principaux objectifs de la révolution, 56% des citoyens tunisiens répondent : le travail (…) Et quand on demande au même citoyen si les objectifs de la révolution ont été atteints, une bonne moitié déclare qu’ils n’ont pas été atteints (…). Et encore « 85% des Tunisiens perçoivent une détérioration de la situation économique du pays ». (les italiques dans le texte sont tirés de l’interview de l’ambassadeur Fanara).
8] Bizerte, Nabeul, Zaghaouan, Gabes, Tozeur, Kebili, Medenine, Tatouinedi et la ville de Tunis.
Outre le chef de file, le projet regroupe le Service des affaires européennes et des relations internationales de la Région Ombrie, Umbria Export, Confindustria Umbria et Sistemi Formativi Confindustria Umbria (SFCU). En Tunisie, les partenaires du programme sont plutôt constitués du ministère tunisien de l’Industrie et de l’Énergie et de Comete Engineering, une société de conseil et d’ingénierie basée à Tunis qui a remporté en 2016 l’appel d’offres lancé par le gouvernement tunisien pour renforcer le système d’appui aux petites et moyennes entreprises et aux start-up tunisiennes (aebdb664-14ff-4e17-ae17-302a45ba5bd7 (regione.umbria.it)).
[10] Lancé en juillet 2018, le projet » Barberina en Tunisie » est cofinancé par l’Agence italienne de coopération au développement (budget de 2 millions et 700 mille euros). L’Université verte de Tunis et le ministère tunisien de l’agriculture participent en tant que partenaires. De plus amples informations sur les donateurs, les partenaires et les activités de Tamat sont disponibles sur le site web de l’ONG (BERBERINA EN TUNISIE – ONG Tamat ).
11] Les partenaires du projet « Selma », outre TAMAT et ARCS, sont l’Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT), le Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA) de Ben Arous, la Fédération Nationale des Municipalités Tunisiennes (FNVT), Legambiente et l’Associazione Nazionale Comuni Italiani (ANCI) – section Toscane. Un dossier détaillé du projet est disponible sur le lien suivant : SELMA – TUNISIE – ONG Tamat.
Dans une récente interview rapportée par La Presse.tn, Alberto Sciortino, secrétaire général de l’ARCS en Tunisie, a souligné l’importance de l’émancipation et de l’autonomisation des femmes : « Nous sommes ici pour aider à réduire le taux de chômage en développant des sessions de formation qui permettent aux jeunes femmes de proposer des initiatives entrepreneuriales dans le domaine de la production agricole. Notre rôle est de promouvoir les produits locaux naturels et sains dans cette région défavorisée » (Coopération tuniso-italienne | Projet « Selma ») Soutenir les jeunes femmes rurales | La Presse de Tunisie). De son côté, la présidente de l’Unft, Radhia Jerbi, a relevé que l’objectif du projet Selma est « d’intégrer les femmes dans le secteur agricole pour le développement national et international, tout en assurant la lutte contre les inégalités ». Ce projet permettra la formation de plus de 400 jeunes femmes et hommes et permettra la création d’une plateforme numérique pour créer un marché virtuel où les femmes entrepreneurs pourront commercialiser leurs produits à distance et avoir une autonomie financière » (Coopération tuniso-italienne | Projet « Selma » Soutenir les jeunes femmes rurales | La Presse de Tunisie ).
13] Dans sa lettre de réponse à l’AOI, le Premier ministre de l’époque, M. Conte, a présenté un projet en trois points : le déblocage des appels d’urgence pour 23 millions d’euros, la création du « Fonds Covid-19 », qui aurait alloué jusqu’à 13 millions d’euros pour couvrir l’augmentation des coûts découlant de la pandémie, l’adoption par le Comité mixte de la coopération au développement de nouvelles procédures administratives pour réglementer de manière organique et innovante l’octroi des contributions et la gestion des initiatives de coopération.
14] Selon Nino Sergi, président émérite d’Intersos et conseiller politique de Link 2007, « la coopération pour le développement durable et les relations et partenariats internationaux qui en découlent pour un bénéfice mutuel ne sont pas encore vraiment entrés dans les priorités politiques, mais se sont arrêtés à de nobles déclarations de principe, à écrire sur des documents et à prononcer dans des discours solennels, mais désormais sans suivi concret (LA COOPERAZIONE ALLO SVILUPPO NELLA LEGGE DI BILANCIO 2021-2023 – Nino Sergi (nino-sergi.it) . En ce qui concerne le prétendu manque de vision des forces politiques italiennes par rapport au secteur de la coopération au développement, voir également : « NGOs to Draghi : giving more value to international cooperation is not only an ethical choice, it is above all a strategic one – la Repubblica ».
SITOGRAPHIE
Www.imf.org
www.worldbank.org
www.unistrapg.it
www.sigma-surveys.com
www.middleeasteye.net
www.regione.umbria.it
www.tamat.org
www.lapresse.tn
www.nino-sergi.it
www.openpolis.it
Source : Amistades, 20 juin 2021
Etiquettes : Tunisie, Italie, relations bilatérales, coopération,
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