Sujet récurrent qui «empoisonne» l’atmosphère économique nationale, l’adhésion à l’OMC, a encore été évoqué par le ministre sortant du Commerce. Rezig n’y voit que des aspects positifs. Mais bien avant que le ministre ne mette encore une fois le doigt dans l’engrenage du commerce extérieur sous son aspect le plus «violent», il y a lieu de noter que cette hypothétique adhésion à l’Organisation mondiale du commerce vient régulièrement inspirer une grande crainte aux producteurs algériens et un immense espoir aux importateurs. En fait, cette vision des choses est quelque peu partiale, il faut en convenir. Car, à bien lire les règles qui régissent le fonctionnement du temple de la mondialisation et du capitalisme triomphant, on peut y voir un brin d’espérance pour l’économie du pays. Et pour cause, autant le marché national risque une formidable invasion à même de provoquer d’immenses dommages sur le tissu socioéconomique, autant l’adhésion à l’OMC ouvre à notre économie de belles perspectives de développement à l’international, chose qu’on découvre à peine pour quelques rares produits.
Les partisans de l’entrée de l’Algérie dans l’OMC tiennent beaucoup à cette façon de voir les choses. Se recrutant au sein du gouvernement essentiellement, les pro-OMC veulent en retenir les aspects positifs. Et même si actuellement l’industrie, l’agriculture et l’administration nationales sont largement en deçà des normes à même de garantir une adhésion réussie, on sort l’argument massue, à savoir que la quasi-totalité des pays du monde sont déjà dans l’OMC. S’entêter à rester en dehors de cette organisation c’est courir le risque d’être éjecté du système économique mondial. Et puis, disent les pro-OMC, après le pétrole que ferons-nous ? Cette interrogation est à l’origine de tous les maux de tête des décideurs du pays et une adhésion à l’OMC pourrait être un début de solution qui se matérialisera forcément par un traitement de choc.
Le scénario avancé est que tout sera moins chère en Algérie, mais le cauchemar craint sera que tous sera produit ailleurs et il sera impossible d’éviter des pertes d’emplois par centaines, argumentent les anti-OMC. Mais est-ce réaliste de toujours reculer une échéance qui parait comme inévitable ? L’est-elle vraiment ou est-ce simplement un discours venu d’ailleurs qui nous impose une seule vision alternative du futur, alors qu’il y en a tellement ?
En fait, quoi qu’il advienne, la réponse est dans le développement d’une stratégie consensuelle. En d’autre terme et sans populisme aucun, la stratégie économique du pays doit convaincre tous les Algériens. Et là c’est tout un programme dont on ne connaît pas encore le début.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 22 juin 2021
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