La perspective annoncée d’un gouvernement politique qui sortirait des consultations en cours, est de nature à redynamiser la scène économique nationale. Les patrons de partis qui ont défilé chez le président de la République convergeaient tous sur un point précis, celui de la nécessité pour la prochaine équipe gouvernementale de se concentrer sur les aspects économiques. Le développement de l’Algérie et sa stabilité durable dépendent principalement de l’essor de son économie. Cela est un fait établi et consigné par les vainqueurs des dernières électionts législatives et c’est également un vœux très cher des Algériens. Il ne s’agit, bien entendu, pas simplement de le dire pour que le vœu se réalise il faut y travailler et oser des décisions «révolutionnaires».
L’un des chantiers les plus stratégiques qui doit préoccuper l’exécutif, dans sa nouvelle formule, tient justement de la «révolution». Une décision inéluctable que chaque gouvernement laisse à son successeur. Les ministres des finances successifs se la balancent comme une patate chaude. Il s’agit de la sacro-sainte relation entre l’entreprise et la banque. Disons-le clairement, c’est le point essentiel de l’équation économique nationale. Ces rapports assainis, il faudra ensuite s’attaquer frontalement aux autres maux profonds qui freinent le développement du tissu industriel. Les lourdeurs bureaucratiques, les lobbies de l’import-import, solidement implantés dans le paysage économique du pays et la prévalence de la corruption dans le corps de l’administration.
Ce sont autant de facteurs susceptibles de réduire la nouvelle dynamique à sa plus simple expression. On ne remet pas en marche un moteur fortement endommagé en passant un petit coup de chiffon dessus. Le prochain gouvernement doit absolument éviter les petites solutions conjoncturelles et oser la «révolution» que les Algériens attendent de sa part. Et pour cause, ils ont, depuis longtemps, identifié les tares de leur économie. Ils ont jugé à leur juste valeur les initiatives des gouvernements précédents, à l’image de la lutte contre les marchés informels, le développement d’une industrie mécanique mort-née. Ils savent ce qui ne va pas et les élites aussi. A ces dernières de prendre leur responsabilité et d’aller dans le sens que souhaitent le peuple. Cela pour dire que les coups d’éclat ne passeront plus. Les Algériens veulent un réel changement, profond et radical.
Par Nabil G
Ouest Tribune, 29 juin 2021
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