par A. Maktour
Les traders et les pays producteurs dépendant des prix de l’or noir, entre autres intervenants sur le marché mondial du pétrole, n’ont pas encore fini de se remettre de leurs émotions de la semaine dernière, lorsque le prix du baril de Brent a franchi, jeudi, la barre des 76 dollars, les voilà de nouveau pris dans l’euphorie de la tendance haussière dès les premières heures de la séance de reprise des marchés, hier.
Cela ne s’était plus vu depuis octobre 2018. Pour la reprise du marché en Asie, en cours de séance, le Brent affichait 76,60 dollars le baril, alors que celui du WTI était coté à 74,45 dollars. Plus les prix montent, plus l’interrogation devient lancinante.
L’interrogation au sujet de la réaction face à la remontée spectaculaire des prix de la part des pays producteurs menés par l’Arabie Saoudite au sein de l’Opep, et leurs dix alliés regroupés autour de la Russie, dans le cadre d’Opep+. Le marché asiatique donnait en fait, hier, le ton pour la séance de réouverture à Londres pour le Brent et New York pour le WTI, les deux principaux marchés où les barils de référence ont brillé dès les premières heures par la stabilité, sur la lignée de la séance de clôture de vendredi dernier.
Le contrôle de l’offre par l’Opep+ et la forte demande de pétrole font grimper les prix du brut dans toutes les régions du monde. Un état de fait qui devrait s’étaler dans le temps, selon toutes les perspectives, même si, dans l’immédiat, deux faits majeurs pourraient influer sur la courbe des prix. En effet, la réunion mensuelle, prévue jeudi, des membres de l’Opep+ focalisera l’attention puisqu’il est dit que les 23 membres, appelés à décider des nouveaux quotas de production à partir du mois d’août, seraient enclins à augmenter l’offre d’un demi-million de barils par jour. L’autre seconde donne à même d’influer sur le cours du marché, concerne les pourparlers sur le nucléaire iranien. Des discussions dont une des premières issues pourrait aboutir à l’allégement des sanctions qui font que l’Iran n’a pas le droit d’exporter son pétrole. Un retour du pétrole iranien sur le marché aura un effet irrémédiablement baissier sur le prix.
Ceci, même si des analystes assurent que même si l’offre de pétrole venait à s’enrichir de la production iranienne, cela n’aurait qu’un effet relatif sur les prix, tant la demande mondiale est partie pour atteindre des proportions pour le moins «attrayantes» pour les investisseurs et les pays producteurs en mal de recettes pétrolières, à l’instar de l’Algérie.
M. Azedine
Le Soir d’Algérie, 29 juin 2021
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