Nos députés n’auront pas le temps de se fatiguer. Sitôt installés dans leurs nouvelles fonction de gardiens de la démocratie, ils devront, c’est la loi qui l’exige, sortir en vacances. Ils ne l’ont certainement pas demandé. Beaucoup voudraient, dés cet été, avoir leur baptême de feu. Mais ils devront patienter deux longs mois avant de rejoindre leurs pupitres à l’Assemblée nationale populaire. Mais disons-le clairement, et cela s’adresse à l’opinion publique, c’est à dire aux Algériens et donc aux électeurs. Ce congé vaut pour leur présence au sein de l’Hémicycle. Les députés, les plus engagés d’entre eux, doivent profiter de ce repos forcé pour revenir à leurs circonscriptions et se reconnecter au peuple.
Défendre la démocratie, c’est être proche du peuple. Hasard du calendrier, les élus de la nation disposent d’une fenêtre de tir très intéressante pour tâter le pouls de la société et faire remonter ses problèmes. Mais ne nous égarons pas. La mission du député est aussi législative. Et cet intermède estival, avant d’enclencher le travail parlementaire, est peut-être une occasion rêvée pour expliquer aux Algériens la mission du député.
Dans l’agenda du député en matière de mission justement, il y a l’interpellation de l’exécutif. Il faut savoir expliquer à l’opinion nationale, l’intérêt, mais aussi les limites de la mission de contrôle. Il faut également que le député et les citoyens laissent à l’exécutif le bénéfice du doute.
Savoir bien écouter avant de juger est une qualité essentielle chez le représentant du peuple. Il est important de dire les choses telle qu’elles sont. Il faut avoir le courage de dire que comparativement à des sociétés de même niveau de développement que la notre, les Algériens se débrouillent pas mal et certains autres chiffres le confirment aisément.
L’année dernière plus de 3 millions de moutons ont été sacrifiés lors de l’Aid El Adha, malgré la pandémie. Il n y’ a pas de raison que «l’exploit» ne se renouvelle pas cette année. Il y a aussi ce formidable engouement et cette attente fébrile de voir l’Etat libérer les importations de véhicules neufs. La taille du marché algérien dépasse les 400 milles véhicules par an.
Ces exemples parmi d’autres, témoignent de vigueur de la dépense, même en situation économique et sociale problématique. Le député doit donc savoir faire montre de responsabilité politique. Le rôle de l’élu est de savoir défendre les intérêts du peuple sans faire dans le populisme stérile.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 08/07/2021
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