Maroc Confidentiel

Algérie : Un «casting» et des surprises

par Nawal Imès

Une semaine après avoir été chargé de former son gouvernement, la composante de l’exécutif qu’aura à conduire Aïmene Benabderrahmane est connue. Les ministères de souveraineté ont, à l’exception de celui de l’Intérieur, changé de locataires. Sabri Boukadoum et Belkacem Zeghmati quittent le gouvernement. Quelques surprises également puisque Ramtane Lamamra signe son retour aux affaires étrangères. Fait rare : le Premier ministre garde le portefeuille des finances, confirmant ainsi la priorisation de l’économie.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Le nouveau gouvernement n’a pas été annoncé à travers un communiqué. C’est le porte-parole par intérim de la présidence qui en a fait lecture en direct de la présidence de la République.

Une semaine, jour pour jour, après avoir confié la mission de former le gouvernement à Benabderrahmane, la composante de l’exécutif a été annoncée. C’est ainsi que Ramtane Lamamra signe son grand retour au gouvernement. Au chapitre des départs, deux autres noms ayant eu leur poids quittent leurs postes, il s’agit de Sabri Boukadoum et Belkacem Zeghmati. Ce dernier est remplacé par Abderrachid Tebbi qui occupait le poste de Premier président de la Cour suprême. Autre départ remarqué, celui du Pr Chitour qui quitte le ministère des Énergies renouvelables. Au total, quatorze nouveaux noms font leur entrée dans un exécutif comptant trente ministres, deux ministres délégués et plus aucun secrétaire d’État.

Il n’y aura que quatre femmes au sein de l’Exécutif, toujours dans les traditionnels ministères de la Culture, l’Environnement, les Relations avec le Parlement ou encore la Solidarité. Au chapitre de l’économie, qui sera visiblement le fer de lance du gouvernement, les secteurs de l’énergie et des mines ont, à nouveau, été placés sous la tutelle d’un seul ministre, à savoir Mohamed Arkab qui garde son poste. Kamel Rezig également garde son poste. Il aura non seulement la charge du commerce mais également la promotion des exportations. Les transports et les travaux publics ont de nouveau été séparés. Changement également à la tête du ministère des Ressources en eau qui devient également celui de la Sécurité hydrique. Karim Hasni, qui y a été installé, connaît bien le secteur.
Il a été longtemps directeur général de l’Office national de l’assainissement. Il hérite d’un secteur qui n’a jamais été autant au-devant de la scène, avec un stress hydrique qui a imposé de grosses restrictions en matière de distribution de l’eau potable. Au ministère de la Santé, c’est toujours le Pr Benbouzid qui aura les commandes d’un secteur qui a eu à faire face à une des pandémies qui a mis le secteur à rude épreuve. Du changement, néanmoins, au niveau de l’éducation.

Le secteur sera à nouveau géré par Abdelhakim Belabed qui y a déjà fait un court passage en tant que ministre, après avoir longtemps occupé le poste de secrétaire général sous Nouria Benghabrit. De lourds dossiers en suspens l’attendent, à l’image de la révision du statut particulier ou de la réforme du baccalauréat. Pas de changement, par contre, au niveau de l’enseignement supérieur, où Abdelbaki Benziane conserve son poste. Ce n’est pas le cas du ministre des Sports qui laisse sa place à un militant du RND, alors que le poste de secrétaire d’État chargé de l’Élite, occupé par Souakri, a été tout simplement supprimé. Ont également été maintenus à leurs postes, les ministres respectifs des Affaires religieuses, de l’Agriculture, de l’Industrie pharmaceutique et celui de la Communication. Idem pour les deux ministres délégués chargés respectivement de la Microentreprises et de l’Économie du savoir.

C’est avec cette composante que le Premier ministre aura la lourde tâche de gérer ce que le président de la République avait qualifié, lors de sa nomination, «d’étape économique» avec les nombreux défis qui la caractériseront.
N. I.

Le Soir d’Algérie, 09/07/2021

Etiquettes : Algérie, gouvernement, Aymen benabderrahmane,

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