Tunis, 15 juil (EFE) – L’Italie s’est jointe aujourd’hui à la solidarité internationale avec la Tunisie pour soutenir la lutte contre le coronavirus, après avoir atteint le taux de mortalité le plus élevé de tout le continent selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et qui a contraint certains pays à fermer leurs frontières, comme la Libye, ou à relever leur niveau de risque, comme dans le cas des États-Unis.
La coopération italienne a envoyé aujourd’hui un premier navire du port de Naples avec un total de 25 tonnes d’équipement médical, y compris des ventilateurs et des équipements de protection. La semaine dernière, la Tunisie a reçu de nombreux dons, dont un million de doses de l’Arabie saoudite, 800 000 de la France, 500 000 des Émirats arabes unis et 400 000 de la Chine, entre autres.
Au cours des dernières 24 heures, les autorités sanitaires ont enregistré plus de 8 200 nouveaux cas et 194 décès, portant à 16 845 le nombre de victimes depuis le début de la pandémie et à plus de 518 000 cas positifs. La campagne de vaccination, qui a débuté à la mi-mars, n’a réussi à vacciner que deux citoyens sur douze millions avec au moins une dose.
Alors que la Libye voisine a annoncé le 8 juillet la fermeture totale de ses 1 500 kilomètres de frontières terrestres et aériennes, le Département d’État américain l’a élevée au niveau d’alerte « 4 » – le plus élevé – et a déconseillé à ses ressortissants de se rendre dans le pays en raison du risque de coronavirus et de la menace terroriste.
Washington a également recommandé d’éviter le sud-est, qui borde la Libye, et le parc national de Chaambi, une zone d’exclusion militaire située près de l’Algérie, en raison des « groupes terroristes qui continuent de préparer d’éventuelles attaques, avec peu ou pas d’avertissement préalable, contre des sites touristiques, des moyens de transport, des musées, des stations balnéaires, des restaurants, des sites religieux, etc.
En juin dernier, le prestigieux groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) a averti que certaines des mesures antiterroristes ont un effet « pervers » sur la cohésion sociale et la confiance du public dans les institutions, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la violence djihadiste si le contexte économique et social continue de se détériorer.
Dans son dernier rapport, le chercheur Michael Ayari explique que les deux principaux groupes terroristes – la brigade « Okba Ibn Nafaa », une branche locale de l’organisation terroriste Al-Qaïda, et le « Jund al-Khilafa » (Armée du Califat), un groupe affilié à l’autoproclamé État islamique – ont perdu deux tiers de leurs effectifs au cours des cinq dernières années, passant de 250 à moins de 60 membres.
Quant à la menace d’un éventuel retour massif, l’expert a révélé qu’il s’agit d’une « préoccupation exagérée », puisque sur les 3 000 combattants qui ont rejoint leurs rangs à l’étranger, plus des deux tiers ont été tués ou emprisonnés.
Selon la même source, environ 2 200 djihadistes sont emprisonnés et seule une douzaine d’entre eux sont considérés comme « très dangereux » par les services de renseignement, tandis que 160 ont été condamnés pour des attentats sur le sol tunisien. EFE
Swissinfo, 15/07/2021
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