Il est conseillé à tout un chacun, avant de s’en aller habiter quelque part, de d’abord bien s’informer sur l’état du voisinage. Car, assurément, l’avenir de votre famille, de vos enfants, de vos affaires, de votre vie, de votre moral, va en dépendre peu ou prou. Vous allez vivre soit dans un certain «enfer», soit dans une certaine indifférence mais presque jamais dans un «paradis». Dans un immeuble résidentiel ou populaire. Dans une villa haut de gamme au «Club des pins» ou dans une salle d’«El Harrach». Il en est ainsi à travers tout le pays, villes, villages et campagnes. Et, ce ne sont pas les gardes et autres gardiens qui arriveront à bien gérer cet aspect-ci de la coexistence sociétale. Un problème d’éducation, de culture, de tolérance, de respect de l’autre, de gestion pacifique et démocratique des espaces communs et des espaces appartenant aux autres.
Il est vrai que ce n’est guère facile. Hélas, il faut faire avec, et tout en respectant ses principes de vie basiques, sans être rigoriste ni trop compréhensif (la gentillesse étant confondue avec la faiblesse quand ce n’est pas la lâcheté), ne pas laisser les «autres» dépasser la «ligne rouge», votre ligne rouge.
Ce qui est admis pour le voisinage commun l’est aussi, et peut-être bien plus, pour celui des Etats, lequel n’a pas été choisi mais imposé par le temps historique qui dure souvent des siècles et des siècles. C’est, peut-être, pire, tant les problèmes se cumulent au fil des descendances pas toujours commodes. Un voisinage toujours fragile pouvant déboucher sur des conflits souvent meurtriers.
Le plus souvent pour un petit bout de terre ou de mer ou de ciel, les politiciens faisant toujours remonter la naissance du ou des problèmes à des époques que les nouvelles générations ne peuvent pas connaître et/ou admettre comme problème urgent de l’heure. On a eu donc des centaines de guerres terribles. Allemagne-France (14-18 et 39-45 pour les plus récentes), Royaume Uni -Argentine à propos des Malouines, Arménie-Azerbaidjan tout récemment
L’Algérie a eu, aussi, son gros lot, avec son voisin de l’Ouest, déjà dès l’indépendance (et même bien avant, nous disent les historiens, à l’exclusion de la période du règne de feu Mohammed V). On se souvient d’un Maroc qui avait envahi le sud-ouest du tout nouveau jeune Etat pour tenter de s’approprier une partie du territoire.
Quant aux autres voisins (et Dieu sait que l’Algérie est entourée de plusieurs pays aux intentions pas toujours amicales selon les humeurs des dirigeants de l’heure, sans compter ceux au Nord de la Méditerranée), cela est toujours resté au niveau du verbe, de la discussion amicale autour d’une table.
Mais, objectivement, le voisin marocain (le Makhzen et ses «conseillers» et «amis», pas les citoyens) reste le plus envieux et le plus rancunier, on ne sait au juste, cherchant toujours à imposer ses vues et ses demandes même les plus inacceptables. Une posture paranoïaque permanente. Comme l’ouverture totale des frontières alors qu’il a été la cause unique de leurs fermetures, au moment où l’Algérie faisait face au péril vert. Comme l’occupation coloniale du territoire d’un peuple voisin, en l’occurrence le Sahara occidental. Tous les coups sont alors permis, dont la provocation verbale, le lobbying forcené à partir de l’étranger (de l’intérieur, on préfère utiliser l’arme de la drogue produite et à «exporter») et l’espionnage téléphonique (récente affaire Pegasus, personnage mythique né du sang de La Méduse, la Gorgone au regard mortel et à la tête couverte de serpents ), révélé tout dernièrement, avec l’aide de cercles et de pays hostiles à l’Algérie, comme Israël (Pas moins de 6000 numéros de téléphone, attribués à des Algériens ou des ressortissants étrangers en Algérie ont été «tracés»).
Le combat armé anti-colonialiste algérien durant les années 50-début 60 avait alors amené l’armée française à user et abuser de tous les artifices possibles de la guerre psychologique (dont l’idée séparatiste) pour briser l’unité de la lutte et la volonté d’indépendance. Cela n’avait pas réussi. Un échec lamentable ! Au contraire, le peuple algérien avait alors vu sa cohésion nationale et sa volonté de réussir sortir renforcées. C’est ce que l’on voit actuellement, après la manipulation new-yorkaise infantile d’un «ambassadeur» ( sic!) marocain autour de la Kabylie. Morale de l’histoire : Certes, «À quelque chose malheur est bon» car «À mauvais voisin, forte maison».
Le Quotidien d’Oran, 24/07/2021
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