Maroc Confidentiel

Logiciel espion Merkel demande une limitation des ventes de « Pegasus ».

La chancelière allemande Angela Merkel a demandé une limitation des ventes du logiciel d’espionnage « Pegasus ». En Israël, son utilisation est actuellement étudiée. En France, le président Macron a rencontré son cabinet de défense. Dans l’affaire Pegasus, la chancelière allemande Angela Merkel demande une restriction de la vente du logiciel d’espionnage. « Je crois qu’il est important que les logiciels conçus pour certaines situations ne se retrouvent pas entre de mauvaises mains », a déclaré Mme Merkel.

En Israël, où le producteur de Pegasus, NSO, est basé, les restrictions à l’exportation sont maintenant discutées. Les médias de plusieurs pays avaient récemment rapporté que le logiciel avait été utilisé pour espionner des journalistes et des représentants du gouvernement, entre autres.Un numéro de téléphone portable du président français Emmanuel Macron figure également sur une liste de cibles potentielles d’interception. Selon le bureau présidentiel à Paris, Macron a reçu un nouveau téléphone portable et un nouveau numéro.Israël ouvre une enquêteMerkel a expliqué que la vente du logiciel doit être soumise à des conditions restrictives. Par exemple, elle ne doit pas être livrée à des pays « où le contrôle judiciaire de ces attaques peut ne pas être assuré ». Mme Merkel avait elle-même été espionnée il y a des années par le service de renseignement américain NSA par d’autres moyens, ce qu’elle a à nouveau critiqué.

Le fabricant de logiciels NSO avait déclaré que le programme Pegasus était destiné uniquement aux services de renseignement et à la police dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Selon des initiés, un groupe de travail composé de représentants de divers ministères israéliens enquête sur ces événements. Au départ, il était considéré comme peu probable que le programme fasse l’objet de restrictions à l’exportation, mais le président de la commission parlementaire pour la politique étrangère et la défense, Ram Ben-Barak, a exigé une révision des licences d’exportation. Les conclusions du gouvernement sur Pegasus seront examinées de près par le Parlement. Il sera ensuite décidé s’il y a lieu d’agir. Ben-Barak, ancien employé de l’agence de renseignement Mossad, a ajouté que la bonne utilisation de Pegasus avait aidé de nombreuses personnes.Réunion spéciale en FranceLe bureau présidentiel de Paris a déclaré que le remplacement du téléphone portable de Macron était une mesure de sécurité supplémentaire. Cela ne signifiait pas qu’il avait été espionné. Macron a plusieurs numéros de téléphone. Le président avait auparavant consulté son cabinet de défense lors d’une réunion spéciale.

Le journal « Le Monde » avait notamment rapporté que le numéro de téléphone portable du chef de l’État figurait également sur une liste de cibles potentielles d’interception. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et 14 ministres avaient été listés comme des cibles possibles pour le compte du Maroc en 2019. Le pays d’Afrique du Nord nie les allégations. Le Maroc va poursuivre les journalistesJeudi, le Maroc a annoncé des poursuites pour diffamation contre l’association à but non lucratif Forbidden Stories, qui a mené les recherches sur Pegasus, selon les médias. Amnesty International sera également poursuivie, selon l’agence de presse AFP.

Entre-temps, une enquête sur Pegasus a été lancée en Hongrie. Le ministère public a annoncé qu’il enquêtait pour savoir si le logiciel avait été utilisé illégalement. Le site d’investigation Direkt36 avait fait état d’une liste de plus de 300 numéros de téléphone qui auraient pu être ciblés par Pegasus. Ces numéros appartenaient à des journalistes, des entrepreneurs et des avocats ainsi qu’à des détracteurs du gouvernement du Premier ministre Viktor Orban. Le chef de cabinet d’Orban, Gergely Gulyas, a déclaré que tous les renseignements recueillis étaient légaux.

Tagesschau, 23/07/2021

Etiquettes : Espionnage, Pegasus, NSO Group, Emmanuel Macron, Maroc, Angela Merkel, logiciels espions,

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