Crédibilité de la future APN : Ce qu’en pensent les Annabis
Par : M. Rahmani
La future APN que se disputent des centaines de candidats, chacun voulant arracher son siège pour pouvoir en faire partie et ainsi, apporter sa contribution quant aux débats qui ne manqueront pas d’être soulevés et aux lois qui seront votées par la chambre basse du Parlement, n’est pas un sujet sur lequel s’accordent les citoyens et soulève des questionnements.
Les prétendants
Chaque prétendant veut conquérir l’électorat mettant en avant ses compétences, ses qualités et son expérience pour se présenter comme étant le meilleur candidat qui puisse porter la voix de ses électeurs dans les hautes sphères du pouvoir. On fait tout pour plaire, on fait des promesses et on fait miroiter à ses ouailles un avenir mirobolant que seul son parti ou sa liste peut réaliser, si l’on vote pour lui. Tout est donc bon pour convaincre le citoyen quitte à faire des promesses qu’on ne pourra jamais tenir, même si on est sincère et vraiment animé de bonnes intentions.
L’image renvoyée par les précédentes assemblées
Si certains électeurs sont enclins à y croire et ont foi en ces promesses et discours, ou encore animés par quelque intérêt qu’ils comptent réaliser grâce à tel ou tel candidat qu’ils soutiennent et en font la promotion, la majorité n’y croit pas du tout et ne pense pas que la future APN pourrait régler les problèmes accumulés depuis des décennies et que les précédentes APN ont ignorés, poursuivant une fuite en avant qui a failli mener le pays à la banqueroute.
L’image renvoyée par les assemblées précédentes n’est guère reluisante pour ne pas dire mauvaise car les députés n’avaient pas vraiment représenté les citoyens qui les ont élus et se sont contentés d’approuver sans aucune forme d’opposition ou semblant d’opposition des projets de lois qui n’ont pas toujours servi le pays mais qui ont plutôt renforcé le pouvoir de certains et contribué fortement à l’enrichissement illicite d’autres.
Absence d’enthousiasme
A Annaba, les citoyens ne sont pas très enthousiastes pour ces législatives et rien qu’à voir le déroulement de la campagne électorale on en déduit une désaffection et un désintérêt sans précédents. Une situation qui a poussé partis et indépendants à faire la cour à cet électorat blasé et effarouché et qu’on ne peut plus manipuler ou endormir avec les discours d’antan.
Propos de citoyens
Dans les milieux populaires, ces élections ne régleront rien et la future APN sera comme les précédentes « Ça sera la même chose qu’avant, nous dit Si Ahmed, un vieil habitant de la Cité Auzas, on va juste changer les personnages sans plus, ils auront un salaire mirobolant, des avantages et ils voteront tout ce que le pouvoir actuel voudra, comme au temps de Bouteflika. »
Pour El Hadi, enseignant du secondaire, cette APN n’apportera rien de nouveau : « Je ne crois pas personnellement que ces candidats qui se bousculent veulent vraiment servir la communauté et le pays, ils sont attirés par les avantages inhérents à la fonction avec un salaire 8 ou 10 fois supérieur à celui qu’ils perçoivent en exerçant leur profession. Ces candidats qui se sont présentés à ces législatives ne sont pas animés par un idéal politique, une idéologie ou une vision politique à même de changer les choses, ces gens, pour la plupart, sont apolitiques et ne connaissent même pas le fonctionnement de l’APN. Ils ont été influencés par le faste et le pouvoir des membres des précédentes assemblées et veulent à leur tour en profiter. » nous confia-t-il sur un ton ironique.
Pour d’autres, c’est plutôt les législatives de la dernière chance, ils y voient le seul moyen à même de changer les choses. « C’est la première fois à Annaba que le nombre des listes d’indépendants dépasse celles des partis politiques, la plupart des candidats sont jeunes et universitaires, même si l’expérience leur manque, ils peuvent s’en sortir car instruits et ont cette capacité de discernement et d’analyse qui peuvent les aider dans leurs fonctions. C’est du sang neuf qui n’a pas été pollué par les affaires et les influences et je pense que la future APN ne sera pas comme les autres, ce sera une assemblée où un gouvernement élu et une opposition auront leurs places. Ce qui nous change des votes à main levée où tous ou presque ne font qu’approuver et disparaître pour aller traiter leurs affaires. » a répliqué Sid Ali, jeune universitaire rencontré sur la place Alexis Lambert.
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