Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Tchadien, Moussa Faki Mahamat contre toute attente, a reçu au cours de la semaine écoulée, les lettres de créances du nouvel ambassadeur israélien auprès de l’UA. En réaction à cette décision, le ministère des Affaires : étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a souligné dans un communiqué que la récente décision du président de la Commission de l’UA, d’accueillir un nouveau membre comme observateur n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés par l’Acte constitutif de l’Union africaine « . Selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, c’est une décision » prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les membres… «
Face à cette décision unilatérale du président de la Commission de l’UA, de larges concertations entres les membres de l’Union africaine ont été lancées, selon des sources diplomatiques, sous la coordination de l’ambassadeur palestinien auprès de l’UA et l’ambassadeur de la Tunisie, président en exercice du sommet de la Ligue arabe, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en sa qualité de président du prochain sommet, pour débattre de la décision contestée de Moussa Faki Mahamat.
Pour nombre d’observateurs, le fauteuil d’observateur accordé à l’Etat sioniste relève une nouvelle fois l’hypocrisie et le cynisme de certains Etats membres de l’UA et leur proximité directe avec le sionisme. Leur attitude osant encore se déclarer gravement préoccupés par la dégradation rapide et la montée de la violence sioniste en Palestine ne sont en fait que le début d’une stratégie israélo-américaine de lier le continent africain et de le mettre au pas. Que signifie prétendre que l’Afrique est contre l’impérialisme et le sionisme tout en réservant une place d’observateur au sein de l’UA à l’Etat hébreu ? Que signifie déclarer dans des résolutions creuses et sans effet immédiat que l’Afrique doit être aux côtés du peuple palestinien et d’ouvrir la voie grandiose au gouvernement israélien de s’installer solidement au sein de l’UA ?
Dans un tel contexte, il appartient à tous les Etats membres de l’UA d’inciter Moussa Faki Mahamat à revoir sa décision unilatérale et qui est qualifiée par les sociétés arabes de » choquante et honteuse « . » La décision d’accorder à Israël un statut d’observateur dans l’UA consolide la légitimité sioniste sur la Palestine, et lui donne davantage d’occasions de poursuivre ses plans visant à continuer à confisquer le droit du peuple palestinien « , a déclaré le mouvement Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Aux yeux des Palestiniens, Mahamat Faki a commis une faute grave qui constitue un danger pour eux et pour l’ensemble du Monde arabe et de l’Afrique. S’agit-il donc d’une maladresse d’un faux calcul de Mahamat ? Il est difficile de le croire. Pour les observateurs politiques il est plutôt enclin à croire que le président de la Commission de l’UA a cédé à des pressions et selon une stratégie bien établie visant d’autres desseins en Afrique…
C’est dire que l’éventualité du débat autour de la décision contestée du président de la Commission de l’UA ne doit pas être à l’hésitation ni aux atermoiements et encore moins aux subtiles diplomaties. Donc il ne peut s’agir que d’un débat visant à trouver un terrain d’entente pratique, un langage commun et une diplomatie africaine pour redéfinir une nouvelle philosophie d’attitude à l’égard d’Israël. Une nouvelle signification afin que le Continent africain opte dans son ensemble pour les aspirations des Palestiniens se concrétisent.
B. C.
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