MADRID – Le Tribunal central d’instruction en Espagne a annoncé jeudi le classement de l’affaire de la plainte portée en 2008 par une association affiliée au Makhzen contre le président sahraoui Brahim Ghali, invoquant des contradictions entre les charges contenues dans la plainte et les dépositions des témoins.
L’audition des témoins suffit pour apprécier les contradictions dénoncées par la défense de M. Brahim Ghali, selon la sentence consultée par l’APS.
Le tribunal affirme qu’il y a un manque manifeste de détails pertinents sur le lieu et le moment des faits allégués ainsi que sur le poste occupé, alors, par le président Ghali, et qui selon la justice espagnole sape la crédibilité des témoignages et par conséquent empêche de maintenir l’accusation contre lui.
La décision du Tribunal espagnol constitue un nouveau camouflet pour le Maroc qui a mobilisé son appareil diplomatique et ses médias pour discréditer le président sahraoui.
Elle intervient deux mois après celle de la Haute Cour d’Espagne qui a jugé qu’il n’y avait pas lieu de prononcer la détention provisoire, ni tout autre type de mesures préventives contre le président sahraoui Brahim Ghali, hospitalisé, alors, en Espagne.
Motivant sa décision, la Haute Cour avait expliqué que le rapport des accusations ne contenait pas des preuves corroborantes des témoins et donc ne constituent (les accusations) pas une preuve suffisante pour tenir M. Ghali responsable d’un quelconque délit.
Subséquemment, il n’y a pas lieux non plus, précise la Cour, de prendre des mesures préventives personnelles sur la base de rapports faisant état de l’entrée illicite de Brahim Ghali en Espagne.
Brahim Ghali qui a été Hospitalisé en avril dernier à Logroo pour des complications liées au Covid-19, avait décidé de coopérer avec la justice espagnole en répondant volontairement aux questions d’un juge après des plaintes portées contre lui sur instigation des autorités d’occupation marocaine.
Le fait que président Ghali ait décidé de coopérer avec la justice espagnol « témoigne de la volonté du peuple sahraoui et de ses dirigeants de privilégier la vérité en défendant les principes de justice », avait indiqué la présidence sahraouie dans un communiqué.
» Le Makhzen subit un nouveau revers après le verdict de la justice espagnole qui a décidé de classer l’affaire de 2008 contre le président Brahim Ghali », a réagi depuis Bruxelles le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne, Abi Bouchraya Bachir.
C’est surtout » une décision qui confirme la nature politique de cette affaire fabriquée de toute pièce et qui n’avait pour objectif que d’entacher l’image et la lutte du peuple sahraoui », a-t-il dit.
Le représentant sahraoui s’est réjouit de » la nouvelle victoire du peuple sahraoui qui continue de croire en la justice et le droit, étant le pilier principale de la lutte de libération des sahraouis ».
SPS
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