TUNIS, 4 août (Reuters) – Le parti islamiste modéré tunisien Ennahda a annoncé mercredi un changement majeur dans la crise politique du pays, son leader ayant déclaré que la prise de pouvoir du président devait être transformée en « une étape de la transition démocratique ».
Rached Ghannouchi, qui est le président du Parlement, avait auparavant pris la tête de l’opposition à l’invocation par le président Kais Saied des pouvoirs d’urgence pour geler le Parlement et limoger le Premier ministre, ce qu’il a qualifié à plusieurs reprises de coup d’État.
Cependant, dans une déclaration publiée sur Facebook mercredi, Ennahda a adouci son langage, affirmant au contraire que l’intervention de Saied devait être une occasion de réforme.
Après des années de colère publique croissante contre les principaux partis politiques, y compris Ennahda, en raison de la stagnation économique, de la corruption et de la paralysie politique, l’annonce soudaine de Saied le 25 juillet a semblé très populaire.
Au sein d’Ennahda, la réponse de Ghannouchi à cette annonce a suscité une inquiétude croissante et certaines personnalités de premier plan ainsi que des membres de la jeunesse ont fait pression pour que leur leader vétéran se retire.
L’organe suprême du parti, le Conseil de la Choura, tenait mercredi soir une réunion qui avait été reportée au pied levé samedi en raison de différends internes.
Bien que Saied n’ait pas rencontré d’autre opposition significative à ses mesures, qui ont été soutenues par l’armée qui a encerclé le parlement et les bâtiments du gouvernement, son retard dans l’annonce d’un nouveau premier ministre ou d’une feuille de route pour sortir de la crise a suscité des inquiétudes.
Le puissant syndicat, ainsi que les alliés occidentaux que sont la France et les États-Unis, lui ont demandé d’annoncer rapidement un nouveau gouvernement.
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