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Algérie : En attendant septembre

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Après une éclipse qui n’avait que trop duré, voilà que le Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), réalise deux sorties médiatiques deux jours de suite. La première avant-hier à la radio Chaîne III, et la seconde, hier, sur une autre

Des interventions dont l’impact n’était pas négligeable. Si les dernières déclarations du ministre de la Santé ont été loin d’être appréciées – surtout concernant cette disponibilité de l’oxygène médical déclamée, alors que la réalité du terrain dit tout le contraire -, celles de Kamel Sanhadji ont été, il faut l’admettre, mieux accueillies. Pourtant, c’était loin d’être un discours rassurant.

Dans sa sortie d’hier, le président de l’ANSS a «réhabilité» le terme de «immunité collective» qui semblait, depuis quelque temps, être oublié. Au-delà des approximations habituelles des officiels, Kamel Sanhadji a donné des chiffres et un délai. Il estime ainsi qu’il faudrait accélérer le rythme de la vaccination contre la Covid-19, en Algérie, à 400 000 par jour, pour atteindre cette fameuse «immunité collective», tant galvaudée sous d’autres cieux, même si sa fiabilité est parfois remise en cause. Le chiffre donné n’est pas fortuit. Selon le Professeur, il permettra surtout d’atteindre 50% d’immunité d’ici le début de l’automne. Donc, le délai en question est à établir vers la fin de septembre prochain. Un mois qui semble lié cette année, davantage à la lutte contre la pandémie qu’à la rentrée sociale, d’ailleurs très appréhendée (encore une fois).

L’occasion ainsi de rappeler qu’en septembre prochain, un rendez-vous crucial pour la crédibilité du gouvernement est en jeu. Il avait été donné, il y a un peu moins d’un mois, par le ministre de l’Industrie pharmaceutique. A partir du mois prochain, selon Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, l’unité Saidal de Constantine produira, mensuellement (comme première phase) 2,5 millions de doses de deux vaccins, le russe Sputnik V et le chinois, Sinovac.

Entretemps, il y a les faits. En se fiant aux chiffres d’hier, mercredi, donnés par la carte interactive conçue par des chercheurs de l’université américaine Johns-Hopkins, qui permet de suivre l’évolution du Coronavirus dans le monde, l’Algérie a vacciné près de 3,5 millions de personnes (exactement 3 421 279). Un bilan bien maigre pour une opération lancée il y a plus de 6 mois, et c’est surtout bien loin des 50% d’immunité préconisée par le Pr Sanhadji.

Reste donc à savoir comment la cadence de vaccination va pouvoir atteindre les 400 000 par jour ! Un défi lancé par le président de l’ANSS et qui implique tout le monde.


Les dernières interventions médiatiques des responsables du secteur de la santé semblent augurer d’un réveil (il n’est jamais trop tard pour bien faire), qui, il faut l’espérer, sera concluant. Ouvrir les yeux sur la réalité est certes nécessaire, mais c’est d’une évidence criante que cela reste insuffisant.

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