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Après le scandale Pegasus : les logiciels espions doivent être considérés comme de nouvelles armes non conventionnelles, à l’image des armes chimiques, souligne le quotidien français L’Humanité
L’onde de choc mondiale des révélations sur l’espionnage par le Maroc de défenseurs des droits humains, de journalistes, jusqu’au sommet de l’État français, n’a pas fini de produire ses secousses, écrit samedi l’éditorialiste du quotidien français L’Humanité.
« Cette affaire devrait faire l’objet d’une mobilisation mondiale pour obtenir de nouvelles conventions internationales, au même titre que celles qui ont permis de diminuer considérablement le recours aux armes chimiques, aux mines antipersonnel ou aux armes à sous-munitions », suggère-t-il.
Pour lui, les logiciels espions mis à disposition d’États ou d’entreprises pour infiltrer nos téléphones et en aspirer les contenus, y compris les plus intimes, « doivent en effet être considérés comme de nouvelles armes non conventionnelles ». C’est que, ajoute-t-il, non seulement ils portent atteinte aux libertés fondamentales, mais « leur usage se traduit concrètement en emprisonnements, traques d’opposants et assassinats ».
L’éditorialiste appelle à cet égard, son pays la France, « particulièrement touchée par le scandale «Pegasus», à « rapidement saisir l’Organisation des Nations unies pour relancer les discussions en vue de décider d’un traité de non-prolifération de ces armes et de la destruction de celles qui existent ».
Evoquant le silence des autorités françaises à ce sujet, le journaliste indique qu’ « Israël, avec l’aide des États-Unis et la complicité des institutions européennes, déploie une diplomatie militaro-technologique qui lui sert à nouer des relations avec les pires autocrates, y compris dans le monde arabe, pour isoler le peuple palestinien et bénéficier d’une impunité dans la poursuite de la colonisation et l’étranglement de Gaza ».
Et d’ajouter : « C’est ainsi que les dirigeants israéliens se sont acheté la neutralité, la complicité ou le soutien de pays comme l’Arabie saoudite, le Maroc ou certains pays africains, dont le Rwanda, désormais acquis à leur géopolitique ».
Pour le journaliste, l’Union européenne et la France, « qui va la présider dans quelques mois, ne peuvent pas dire qu’ils n’ont aucun moyen de rétorsion vis-à-vis d’Israël ou du Maroc puisque les accords d’association avec ces pays stipulent expressément que toute atteinte aux libertés leur vaut annulation ».
Plus encore, « la Cour de justice européenne et nos tribunaux doivent donc être saisis et une commission d’enquête internationale menée sous l’égide de l’ONU pour faire la clarté sur les agissements avérés du Maroc et bien évidemment d’Israël. La paix et la sécurité passent désormais par un contrôle strict de ces nouvelles armes numériques », conclut l’éditorialiste.
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