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L’Algérie continue de faire face aux pires incendies de son histoire. De mémoire d’homme, c’est la première fois que des incendies causent autant de dégâts, tant en pertes humaines que matérielles. Attisés par des vents violents, et aggravés par la période caniculaire, les incendies ont gagné d’autres wilayas, Bejaia, Jijel. Partout, ce n’est que désolation et terre brulée. La détresse des personnes atteintes et incommensurable.
Les moyens de lutte engagés paraissent dérisoires, et déjà la colère enfle sur les réseaux sociaux, pour dénoncer l‘inefficacité d’un plan de lutte, et l’impréparation des pouvoirs publics à ce genre de catastrophes, qui, si elles n’ont jamais atteint une telle ampleur, n’en n’ont pas été moins prévisibles à terme. La solidarité nationale s’est mise en branle spontanément et les soutiens matériels et vivres ne cessent d’affluer vers cette région.
Si rien ne peut remplacer la perte d’une vie, des habitants de Tizi-Ouzou ont été doublement impactés par ces incendies. La vision apocalyptique de ces paysages, qui, de verdoyants sont devenus, cendres et désolation. Beaucoup d‘habitants de cette wilaya, durement touchée, ont vu en quelques minutes, toute leur vie partir en fumée. Les coteaux et les collines, ne sont plus que des amas de bois et troncs en brasier.
Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages encerclés par la fumée, tandis que les collines alentours rougeoient. Des pompiers, soutenus par des militaires et des volontaires, luttaient encore hier mercredi, pour tenter d’arrêter les multiples incendies, qui ont fait au moins soixante-cinq morts, parmi lesquels vingt-huit soldats.
Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a évoqué soixante-neuf foyers d’incendies encore actifs, dans dix-sept wilayas et les feux ne sont pas près de cesser selon des témoignages recueillis sur place. Cette course folle des flammes, pour laquelle les autorités ont évoqué des pistes «criminelles», touche plusieurs régions de la Kabylie, qui reste la plus meurtrie.
Admirable solidarité!
Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda, sont touchées aussi, a signalé la direction générale de la protection civile sur Twitter. L’entre-aide s’organise et comme à chaque catastrophe nationale, la mobilisation citoyenne a permis l’accueil des sinistrés. A Tizi Ouzou, certaines demeures qui étaient fermées, ont vite été rouvertes par leurs propriétaires, pour accueillir des personnes sinistrées.
Le gîte et le couvert est fourni par ceux qui ont échappé à la catastrophe. L’élan de générosité, à l’heure où nous mettons sous presse, ne cesse d’affluer. Des étudiants en psychologie sont même venus prêter réconfort et aide. Des appels à la solidarité continuent de circuler sur les réseaux sociaux, notamment, pour collecter de la nourriture, des médicaments et aider à l’acheminement de l’eau, afin de lutter contre les incendies. Des internautes demandent également de l’aide pour fournir des bandages, de la tulle grasse ou encore, de la crème pour les brûlures à des hôpitaux ou centres de crise à court de matériel. Plusieurs camions transportant du matériel offert par des citoyens et des commerçants, sont partis de la capitale.
De partout, et même du Sud, la solidarité agit et des appels aux dons pécuniaires sont lancés à travers Facebook, Twitter, pour aider les gens à se reconstruire et reconstruire ce qu’ils ont perdu. L’entraide s’organise sans attendre les exécutifs locaux, qui semblent dépassés et trainer le pas.
Réda Hadi
Ecotimes, 12/08/2021
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