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La Commission Tom Lantos des droits de l’homme, relevant du Congrès américain, a organisé jeudi un séminaire en ligne durant lequel elle a donné la possibilité aux participants de fournir des recommandations à l’administration Biden sur la politique à suivre avec Rabat sur la question des droits de l’homme, rapportent des médias locaux.
Dans le contexte actuel marqué par les affaires de Souleiman Raïssouni et Omar Radi, deux journalistes marocains arbitrairement condamnés en juillet dernier, la commission du Congrès américain a donné la possibilité à des militants du Maroc de fournir « un compte rendu de la situation des droits humains dans le pays, ainsi que des recommandations pour le Congrès et l’administration Biden sur la politique à suivre avec le pays », selon les mêmes sources.
Dans son intervention mise en ligne, le coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Sharif Mansour, a notamment rappelé « la longue liste des différends entre les autorités et les journalistes que le CPJ a recensé pendant près de 20 ans avec l’utilisation de charges de terrorisme ou d’agressions sexuelles pour réduire, selon lui, les journalistes au silence ».
Il a également mis en garde contre « la nature orchestrée des autres formes d’intimidation que le gouvernement marocain utilise pour menacer et réduire les journalistes au silence ». Sharif Mansour a ensuite émis une série de recommandations au gouvernement américain, concernant, notamment, « la liberté de la presse et l’utilisation présumée de logiciels espions par le Maroc ».
De son côté, le journaliste Aboubakr Jamaï a estimé que « le Royaume utilise sa récente normalisation avec Israël et sa coopération avec les États-Unis comme un passe-droit lui permettant de réprimer la presse, ou d’utiliser la torture de manière systémique ».
La Commission avait rappelé récemment qu’au milieu des grandes manifestations de 2011 et des soulèvements populaires qui ont renversé des gouvernements dans la région, le roi du Maroc Mohammed VI a présenté une nouvelle constitution et promis des réformes mais dix ans après, « la société civile et les organisations de défense des droits humains ont exprimé de sérieuses inquiétudes face aux menaces croissantes contre les libertés civiles ».
La Commission Tom Lantos avait souligné également que » depuis 2016, les autorités marocaines ont arrêté et harcelé des journalistes locaux qui assuraient la couverture des manifestations de la région du Rif et ceux qui publiaient des articles sur la corruption et les sujets politiquement sensibles ».