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Par Meriem Maram Houali
Le Maroc a fait de son territoire une plateforme permettant à des puissances étrangères de tenir des propos hostiles à l’Algérie, a déclaré mardi le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse durant laquelle il a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Rabat.
«Depuis 1948 aucun responsable israélien n’a fait de déclaration hostile à un pays arabe à partir d’un autre pays arabe», s’est indigné Ramtane Lamamra.
Le ministre des Affaires étrangères faisait référence aux propos hostiles tenus par le ministre israélien des Affaires étrangères sur l’Algérie lors d’une récente visite à Rabat.
Ainsi, dire, le Maroc est allé trop loin dans ses provocations et actes hostiles envers l’Algérie. Quoi ne datent pas d’aujourd’hui, mais en cette année 2021, le Maroc, par le biais de ses relais médiatiques au même titre que ses ministres et diplomates a franchi la ligne rouge. Le royaume est allé même jusqu’à soutenir publiquement « l’autonomie de la Kabylie ».
En effet, en juin dernier, la représentation diplomatique marocaine à New York a fait distribuer à tous les pays membres du Mouvement des Non-Alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie, à travers un soutien public et explicite à un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle » qui, selon ladite note, subirait « la plus longue occupation étrangère ».
« Cette double assertion vaut reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la «décennie noire », avait écrit le ministère des Affaires étrangères dans sa réaction à une dérive particulièrement dangereuse de la représentation diplomatique marocaine à New York.
Cette communication diplomatique marocaine aventuriste, irresponsable et manipulatrice relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale (Sahara Occidental) et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne.
Suite à quoi, l’ambassadeur d’Algérie à Rabat est rappelé. Au lieu de reconnaître son tort, le royaume marocain, persistes dans ses dérives qui se comptent en milliers.
Connu et reconnu pour ses relations avec l’entité sioniste dont la normalisation, n’est qu’un couronnement des années de collaboration bilatérale secrète dans les domaines d’armes et d’espionnage, le Maroc sert de tribune pour les sionistes afin de s’attaquer à l’Algérie comme c’était le cas le 12 du mois en cours lorsqu’en visite à Rabat, le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, a exprimé « ses inquiétudes au sujet du rôle de l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine».
Encore une sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc «.
Pourtant, quelques jours auparavant, dans son discours à l’occasion de la fête du trône, Mohamed VI faisait semblant de jouer à l’apaisement. « Nous renouvelons notre invitation sincère à nos frères en Algérie, pour œuvrer de concert et sans conditions à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage «, a plaidé le roi Mohammed VI dans son allocution.
Côté Alger, cette « main tendue » n’a pas été, bien entendu, prise au sérieux car l’Histoire nous a enseigné que les Marocains sont tout simplement indignes de confiance. Et le temps finit toujours par nous donner raison.
Quelques heures seulement après la tribune de Yaïr Lapid, la Kabylie est encerclée par de gigantesques feux de forêts.
Des milliers d’hectares partent en fumée en l’espace de quelques jours. Les victimes se comptent par centaines alors que près de 900 maisons et autres biens sont réduits en cendres.
L’implication du MAK et Rachad classées organisations terroristes dans la tragédie est vite établie tout autant que leur implication dans l’assassinat du défunt Djamel Bensmain.
« Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest », prisai le communiqué du dernier Haut conseil de sécurité présidé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune relevant encore uen fois que le MAK reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l’entité sioniste.
Le Maroc a bien reçu le message. Outre le niet catégorique clairement affiché par Alger, quant à uen éventuelle réouvertures des frontières terrestres communes fermées depuis 1994 pour des raisons que les Marocains connaissent très bien, Alger qui en a marre de « dorloter », a fini par trancher.
Autrement dit, la rupture définitive des relations diplomatiques annoncée ce mardi par Ramtane Lamamra était prévisible.
Habitués aux coups bas et manigances, les Marocains voulaient rectifier le tir Quelques heures après l’annonce des décisions du Haut Conseil de sécurité, la directrice générale de l’Office marocain
des hydrocarbures et des mines annonçait «la volonté du Maroc de maintenir cette voie (le gazoduc Maghreb Europe) d’exportation qui a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans».
des hydrocarbures et des mines annonçait «la volonté du Maroc de maintenir cette voie (le gazoduc Maghreb Europe) d’exportation qui a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans».
« Pourtant, le gazoduc Maghreb Europe n’a plus sa raison d’être compte tenu du degré d’hostilité affiché par le Maroc à l’égard de l’Algérie », expliquent des experts.
« En 1996, le gazoduc Maghreb Europe (GME) est inauguré. Il alimente l’Espagne et le Portugal en gaz naturel algérien. Sa capacité s’élève à 12 milliards de mètres cubes. Le GME passe ainsi par le Maroc. Ce qui permet à ce dernier pays de bénéficier d’un droit de passage qui pourrait être monnayé en dollars ou en gaz naturel », rappelle un confrère notant que GME était « censé consolider les relations de bon voisinage entre l’Algérie et le Maroc, presque cinq ans après la signature de l’accord de cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc en 1991 ».
Mais, voilà que Rabat qui n’affiche aucune volonté de normaliser ses relations avec Alger persiste dans sa politique de blocage de toute solution pacifique à l’occupation illégale du Sahara occidental.
En parallèle, l’Algérie qui ne fait dans « la diplomatie bruyante et fanfare», se décide de prendre les choses en main. Le groupe Sonatrach qui a des engagements à honorer avec ses clients, et son partenaire espagnol Naturgy sont parvenus à un accord portant sur l’exploitation de l’expansion du Gazoduc Medgaz, reliant la côte de Béni Saf à l’ouest de l’Algérie et la ville d’Almeria dans la région espagnole d’Andalousie, à partir du quatrième trimestre de l’année courante. Soit, avant l’arrivée à terme du contrat du pipeline Maghreb-Europe, qui démarre du gisement de Hassi R’mel en traversant le détroit de Gibraltar pour finir à Cordoue en Espagne. Donc le Maroc, est mis sur la touche.
Il est doté d’une capacité dépassant de 8 milliards de mètres cubes, portée à 10 milliards de m3 cette année.
« Une quantité qui couvre les besoins de l’Espagne et du Portugal. Ce nouveau gazoduc est la propriété de Sonatrach à 51% et de la société espagnole Naturgy avec 49% Connaissant bien le Makhzen et la politique du chantage qu’il pratique, il n’est pas question que le GME soit utilisé comme moyen de pression sur l’Algérie », rappelle-t-on encore.
Depuis 2012, déjà, les nouveaux contrats d’approvisionnement en gaz naturel de la péninsule ibérique passent par le gazoduc de Beni Saf, tandis que les anciens contrats du GME, qui transitaient par le Maroc, ne sont pas renouvelés.
En chiffres, selon nos confrères de la Nouvelle République, les quantités de gaz naturel qui transitent par le Maroc vont sensiblement baisser dès 2014. En 2019 le Maroc n’a bénéficié que de 105 millions de dollars de droit sur les exportations de gaz naturel par ce gazoduc. En 2020, ces revenus n’ont été que de 51 millions de dollars. Le Maroc doit importer près d’un milliard de mètres cubes de gaz naturel annuellement. Une bonne partie de ce gaz lui était fourni en contrepartie du passage du gazoduc sur son territoire. Cette quantité est surtout utilisée pour produire de l’électricité. Le Maroc dispose d’une puissance installée de production d’électricité de 10.570 MW en 2020, alors que l’Algérie s’est dotée d’une puissance dépassant les 23.000 MW, soit le double de celle du Maroc. Il arrive également très souvent à l’Algérie de vendre de l’électricité au Maroc avec une moyenne de 200 MW, surtout lors de la saison estivale. La majorité du peuple marocain n’a pas les moyens d’utiliser la climatisation durant la saison des grandes chaleurs.
Le prix du kilowattheure d’électricité est trois fois plus élevé qu’en Algérie. Il est de 0,131 dollars le kWh au Maroc, contre 0,040 dollars en Algérie. Le gaz de ville est un luxe dans le pays de Mohamed VI qui doit importer plus de 2,7 millions de tonnes de butane et de propane pour permettre au peuple de faire la cuisine et au secteur du tourisme de fonctionner. On est bien loin de cette image d’un Maroc moderne et prospère que veux véhiculer la propagande du Makhzen.
Et ceci ne concerne que l’énergie. Avec l’arrêt de la manne du GME, le Maroc sera obligé d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) à un prix fort sur le marché mondial. Alors qu’auparavant, il bénéficiait d’une source sûre d’approvisionnement par gazoduc et ne payait que la moitié de ses importations. Au premier semestre de 2021, le déficit commercial du Maroc a dépassé les 10 milliards de dollars tandis que la dette extérieure est de 60 milliards de dollars.
« Etant très endettés et dans l’incapacité d’améliorer les conditions de vie de la majorité des Marocains, Mohamed VI n’a pas trouvé mieux que de faire de l’Algérie la cause de tous les maux du Maroc, tout en miroitant les retombées positives de la normalisation avec Israël. Sauf qu’il a oublié de dire à son peuple qu’Israël n’a jamais investis un seul dollar dans les pays arabes avec lesquels il a normalisé ses relations », souligne-t-on encore. L’avenir nous en dira un peu plus…..
M.M.H.
La Patrie News, 24/08/2021
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