Maroc Confidentiel

Sahara Occidental : Les Illusions perdues du Maroc

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Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé, vendredi, avoir nommé Alexander Ivanko, de la Fédération de Russie, en tant que nouveau Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
La question du Sahara occidental est depuis quatre décennies entre les mains de la commission onusienne de décolonisation. Les Nations-Unies considèrent le Sahara occidental comme une colonie.
Le quitus onusien renseigne si besoin est que le dossier du Sahara occidental est sans équivoque et qu’il s’agit d’une question de décolonisation inachevée conformément aux résolutions de l’ONU dont certaines avaient été appuyées par des responsables marocains avant que le Maroc n’envahisse le territoire sahraoui le 31 octobre 1975. Il existe suffisamment d’arguments juridiques et historiques pour couper court aux allégations sans fondements de l’occupant marocain.
Depuis 1963, l’ONU a inscrit à son agenda le territoire du Sahara occidental comme territoire non autonome et n’a cessé de réaffirmer résolutions après résolutions le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
La Quatrième Commission de décolonisation a réitéré ce droit imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et que le Sahara occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que l’ONU a dépêché dans le territoire la MINURSO, en vertu du plan de paix qu’elle a signé conjointement en 1991 avec le Front POLISARIO et le Royaume du Maroc. La Cour de justice de l’Union européenne a elle aussi rendu publiques deux sentences, on ne peut plus claires, en 2016 et 2018, confirmant le caractère distinct et séparé du Sahara occidental et du Maroc et attirant l’attention sur l’interdiction d’exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement préalable du peuple sahraoui.
La présence de la République arabe sahraouie démocratique à l’Union africaine, siégeant aux côtés du Maroc avec les mêmes droits et devoirs et entretenant des relations diplomatiques suivies avec de nombreux pays dans le monde, est un coup dur qui enterre définitivement les prétendus droits historiques du Maroc. Il est clair que les prétentions marocaines concernant le statut juridique du Sahara occidental ne sont rien d’autre que des paroles creuses. Si le Maroc est convaincu de la marocanité du Sahara occidental, pourquoi alors le partager avec la Mauritanie suite aux accords tripartites de Madrid en novembre 1975 ?
Si le Maroc est fort du bien-fondé de ses ‘‘droits historiques’’, pourquoi s’oppose-t-il au référendum d’autodétermination ?
Le Palais royal a induit en erreur une large partie du peuple marocain et l’a convaincue que le Sahara est une partie intégrante du Maroc et que le destin, l’avenir, la prospérité, la sécurité et la stabilité du peuple marocain consiste en «la marocanité» du Sahara occidental. Il est aujourd’hui otage de ses allégations et sait que tout changement au Sahara occidental est à même de renverser la monarchie. Le Maroc a toujours agi unilatéralement à l’effet de remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et la probité de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, considérant l’option référendaire comme définitivement écartée.
Un royaume hautement belliciste
Le régime marocain a toujours été et demeure une source d’instabilité dans la région. Au lendemain de l’indépendance de la Mauritanie en 1960, il l’a revendiquée au nom des mêmes droits historiques.
Trois années plus tard, brandissant le leitmotiv des supposés droits historiques, il poignarda dans le dos l’Algérie alors sortie exsangue d’une longue guerre de libération nationale.
La publication par un consortium composé de plusieurs médias avec Amnesty International a révélé une grave affaire d’espionnage par les services marocains, de personnalités algériennes, de militaires hauts gradés, de ministres, de membres de la société civile, à l’aide d’un logiciel israélien.
M. Bouraïb
El Moudjahid, 29/08/2021
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