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Le Makhzen marocain veut s’essayer à la politique par « l’absurde». En effet, après avoir tenté des coups de bluff envers l’Algérie en versant tantôt dans le complot via des sous-traitants et tantôt par la menace en agitant l’épouvantail Israël voilà qu’il tente le coup de Jarnac avec l’Union africaine. Sinon comment expliquer la manœuvre du gouvernement d‘El-Othmani de solliciter cette organisation continentale pour déléguer des observateurs censés superviser les élections locales qu’il compte organiser dans les prochains jours. Et le hic est que ce scrutin concerne même les territoires occupés de la RASD. Feint-il d’oublier que parmi les pays fondateurs de l’UA figure la République arabe sahraouie démocratique, ce qui ne lui permet pas de cautionner un scrutin qui va se dérouler dans le territoire occupé d’un de ses membres ?
Ce serait se déjuger, puisque l’UA soutient les résolutions onusiennes qui reconnaissent, au Sahara occidental, le statut de territoire occupé par le Maroc. Mais au fond, la filouterie du Makhzen ne s’arrête pas à de simples considérations de forme mais tend au final à faire admettre (in-fine ndlr), par l’Union africaine, la marocanité des territoires du Sahara occidental
Le refus de l’UA de « marcher » dans la combine du Maroc et de tomber dans le piège du Makhzen, en restant loin de son jeu machiavélique, prouve que la communauté internationale n’a pas adoubé la thèse de la marocanité des territoires occupés. Rabat qui avait, depuis quelques mois invité plusieurs pays à ouvrir des représentations diplomatiques à Laayoune, n’a pas réussi son coup.
Mieux encore, le soutien des Etats-Unis qu’il agitait comme un argument massue n’est plus valable depuis le départ de l’administration Trump. Aujourd’hui, l’échec du Maroc à légitimer son occupation, depuis 1975, des territoires de la Rasd est évident.
Il ne se passe pas un jour sans qu’un camouflet ne vienne lui rappeler que les résolutions onusiennes sont le seul cadre pour régler le problème de la plus ancienne colonie dans le continent.
Il faut rappeler par ailleurs que le Maroc qui veut donner un air de transparence aux élections qu’il compte organiser est passé maitre dans l’art de la manipulation de l’opinion publique. Il a loué les services de plusieurs agences de communication pour véhiculer l’image d’une démocratie d’ouverture et de transparence qui s‘installe à l’ombre du Palais.
En effet, malgré toutes les opérations de lifting de son image et les opérations de lobbying orchestrées par le Makhzen, le Maroc est aujourd’hui cité comme le pays où les droits de l’Homme sont foulés aux pieds. Tazmamart, la prison de sinistre mémoire a été certes fermée, mais aujourd’hui c’est tout le royaume qui s’est transformé en un vaste cachot où les militants du Rif, Sahraouis ou encore les militants pour les droits de l’Homme sont persécutés, torturés quand ils ne sont pas carrément liquidés.
Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme sont déclarées personna non grata au Maroc et le refus de l’UA de dépêcher des observateurs pour donner du crédit au simulacre d’élections qu’il compte organiser.
Aujourd’hui, il ne lui reste que son nouvel allié pour fanfaronner et tenter de présenter cet évènement comme un tournant dans son histoire contemporaine.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 05/09/2021
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