Maroc Confidentiel

Le Maroc a profité de l’absence de l’Algérie sur la scène diplomatique pour s’infiltrer négativement en Afrique

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Abderrahmane Ben Chriet, enseignant universitaire, à El Moudjahid : «Vigilance diplomatique»
Le professeur Abderrahmane Ben Chriet, enseignant universitaire en philosophie politique à l’université de Djelfa, a souligné, dans un entretien à El Moudjahid, l’impératif de conforter le front interne pour renforcer la diplomatie, plaidant pour une «vigilance diplomatique» et une «diplomatie de renseignement».
Entretien réalisé par : Neila Benrahal
El Moudjahid : Le Président Tebboune a décidé de la création des postes d’envoyés spéciaux, chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie et du lancement d’un vaste mouvement dans le corps diplomatique. Votre analyse ?
Pr Chriet : Nous avons constaté une impulsion de la diplomatie algérienne, depuis la nomination de M. Ramtane Lamamra au poste du ministre des Affaires étrangères.
C’est une compétence reconnue dans le domaine de la diplomatie régionale comme internationale dans le règlement des conflits par la voie de dialogue. La création de postes d’envoyés spéciaux, une première dans les annales de la diplomatie algérienne, s’inscrit, en premier lieu, dans la mise en œuvre des engagements du président de la République à donner un souffle nouveau à le diplomatie algérienne, et à accroître son efficacité au niveau international, notamment dans le contexte actuel, au niveau régional particulièrement. Cette décision constitue une rupture avec les anciens mécanismes des consulats et ambassades, dont certains ont démontré leur inefficacité, ce qui a provoqué une charge et causé la dilapidation de deniers publics. Ces nouveaux postes répondent à un besoin urgent, celui de la présence de l’Algérie dans tous les continents, appuyée par sa réputation politique.
Il faut savoir que la diplomatie est l’un des piliers de la relance économique , pour conquérir de nouveaux marchés, notamment en Afrique, et les échanges des expériences et expertises, avec la contribution de la diaspora nationale composée de grandes compétences engagées pour la contribution au développement du pays, d’autant que le MAE est devenu ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
La désignation de ces nouveaux diplomates, avec le statut d’envoyé spécial, va certainement booster l’action de l’Algérie au niveau international, après constatation d’un recul, ces dernières années, au profit de certains pays, comme le Maroc qui a profité de l’absence de l’Algérie sur la scène diplomatique, pour s’infiltrer négativement en Afrique, soutenu par l’entité sioniste en Éthiopie, et qui vise à s’étendre dans la région du Sahel.
Selon le plan d’action du gouvernement, l’action diplomatique de notre pays sera orientée «vers la défense des intérêts de la Nation»…
La diplomatie est la première ligne de défense contre les menaces extérieures, d’où la nécessité d’une vigilance diplomatique de renseignement. Nous avons vu, avec les derniers incendies criminels, que la menace est réelle et le que rôle de la diplomatie algérienne est de mise. Il faut privilégier l’action d’anticipation dans la lutte contre toute menace sur la stabilité interne, d’où le rôle de nos représentations diplomatiques qui ne doit pas se limiter à celui de touristes à l’étranger, avec consulats et ambassades sans rendement.
L’Algérie veille aujourd’hui à restaurer sa place diplomatique. Notre pays avait son poids et sa voix dans les années 1990, en Afrique et en Europe, notamment.
Notre diplomatie a toujours fait preuve de neutralité et de respect de déontologie et des conventions internationales, en refusant de s’immiscer dans les affaires internes des pays. M. Lamamra œuvre pour le retour à «l’origine diplomatique», il a mis en œuvre une feuille de route basée sur le renforcement du rôle de notre pays dans la diffusion de la paix et de la sécurité, au double plan régional et international. L’objectif est aussi de booster la diplomatie, notamment par l’annonce d’un vaste mouvement dans le corps diplomatique.
Il y a des menaces sur la stabilité et l’unité, comme l’attestent les derniers incendies criminels…
La diplomatie ne peut en aucun cas réussir et atteindre ses objectifs sans un front interne fort et uni, et sans un État fort sur le plan interne. Face aux menaces externes, les Algériens sont appelés à resserrer les rangs en vue de déjouer ce complot contre leur unité et leur cohésion sociale.
L’Algérie est ciblée, à travers des plans fomentés à l’étranger qui visent sa stabilité. Outre le renforcement du front interne, la communauté algérienne à l’étranger doit faire preuve d’attachement et de mobilisation face aux multiples enjeux et menaces. Il faut revaloriser le passeport algérien et le rôle de la diaspora nationale. 
N. B.
El Moudjahid, 06/09/2021
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