Algérie, agriculture, commerce, #Algérie,
par Madjid Khelassi
Le ministre du commerce autorise les agriculteurs à vendre leurs produits en dehors du circuit des mandataires…une décision qui soulève le tollé aussi bien chez les mandataires, que chez l’Association nationale des commerçants et artisans algériens.
D’aucuns jugent cette mesure illégale…qui fera proliférer de facto les réseaux informels.
Pour le président de l’ANCA, la place des agriculteurs est dans les champs, et non pas au bout de la chaîne de distribution, car se demande-t-il, «qui sèmera, qui labourera, et qui cueillera» si le monde agricole devenait commerçant?
Mesure populiste ou désarroi? Pomme de terre à 100 dinars, salade verte à 220, haricots verts à 300, tomate à 150, poivrons à 300…Jamais de mémoire de panier de la ménagère, on aura vu une si «haute» flambée des prix des légumes, et ce dans tous les marchés du pays.
Le ministre, juste après avoir vanté les mérites du troc à Tindouf, donne cette fois-ci le blanc-seing, aux agriculteurs pour copiner avec les consommateurs.
Solution de facilité qui ne réglera rien, disent les experts en métiers de bouche.
Qu’est qui fait courir le ministre du commerce vers des mesures non expérimentées?
Kamel Rezig, via cette décision, semble préférer l’aval à l’amont, le camelot au commerçant, le flibustier au légaliste.
«Là où passe Rezig, le produit alimentaire (en mode pénurie) ne pousse plus», dit une blague du café du commerce.
Entre produits raréfiés et produits en hausse vertigineuse, beaucoup ont «disparu» de la liste de la ménagère.
Lait, fromage, yaourt , pommes , dattes, viande blanche, rouge, poisson…Rayez les produits jadis essentiels, devenus inaccessibles.
Avec l’actuel panier du consommateur, on peut faire du Dickens à l’aise…tant la claque est mémorable.
Dans cette frénésie du ministre pour les mesures sans effets, il y’a comme un coté « scènes » inutiles voire vaines, comme si il voulait chasser le bison spéculateur avec des fléchettes. Et la mafia du lait avec le pot de Pierrette.
Le lait mafieux, les dattes à l’origine détournée , le troc comme innovation commerciale majeure et maintenant le mariage du fellah et de la ménagère…Kamel Rezig dit l’inextricable pagaille de son secteur…totalement inadapté à l’organisation de toute activité commerciale.
Et si on supprimait Wizarate Etidjara ?
La Nation, 09/09/2021
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