Maroc Confidentiel

Média italien: Maroc, le Trumpisme évince les islamistes

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Le vote législatif de jeudi a pulvérisé l’une des forces islamiques les plus puissantes, couronnant le magnat Aziz Akhannouch, deuxième en richesse derrière le roi Mohammed VI connu sous le nom de M6

L’homme le plus riche du Maroc, le roi Mohammed VI alias M6, a chargé le deuxième homme le plus riche du Maroc de former un gouvernement. Ou plutôt : le descendant direct de Mahomet a expulsé le seul parti islamiste au pouvoir au Maghreb. Qui plus est : le dernier roi d’Afrique du Nord, l’un des rares autocrates jamais touché par le printemps arabe, a fermé les derniers comptes avec les émeutes qui ont éclaté il y a dix ans.

Il y a plusieurs façons de lire le résultat bruyant du vote législatif qui a pulvérisé jeudi l’une des forces islamiques les plus puissantes, couronnant le magnat Aziz Akhannouch. Les douze sièges restants au PJD, le parti islamique, disent qu’une vague est passée. Les 179 députés attribués au libéral Akhannouch et à ses alliés nous expliquent également que le Maroc pense qu’il « mérite mieux » (c’est le slogan du nouveau premier ministre).

Plus avec le mal que le bien, voir la répression d’Al Sisi au Caire ou le virage populiste tunisien, qui s’est soldé par la suspension du Parlement, ce morceau du monde arabe a aussi décidé de mettre fin à la gueule de bois des années 1910. Assez avec les plateformes révolutionnaires des réseaux sociaux , stop aux paradis coraniques, mieux vaut se concentrer sur des pouvoirs solides, parfois violents, dans le cas du Maroc on ne sait pas à quel point la transparence.

Akhannouch est un conflit d’intérêts vivant : il possède une soixantaine de sociétés,contrôle le pétrole, la grande distribution, les marques de luxe, le tourisme, l’immobilier, la télévision. Il a une femme presque aussi riche et puissante que lui. C’est un centriste au grand charisme qui a régné un peu avec tout le monde, à gauche et islamistes, et son parti est né d’une côte de la cour royale. Il se dit modéré, sauf avec les journalistes qui le critiquent. Naturellement, il promet des réformes, dans l’un des pays les plus riches de la région et l’un des plus injustes dans la répartition des richesses. Au Maroc, pourtant, tout le monde sait que c’est toujours et seule M6 qui décide. Et peu sont dans l’illusion que les nouveaux espoirs arabes passent par de petits Trumps.

Corriere della Sera, 11/09/2021

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