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Selon El Confidencial, qui cite Forbes, la fortune d’Aziz Akhannouch, 60 ans, était évaluée en 2019 à environ 1,7 milliard d’euros. « Par le biais de la holding Akwa, dont il est le principal actionnaire, il possède une soixantaine de sociétés allant de la distribution d’énergie à la presse économique en passant par la presse féminine.
« Il est également marié à Salwa Idrissi, 48 ans, une riche femme d’affaires dont la principale société, Aksal Group, vend des produits de luxe. Elle a également lancé sa propre marque de cosmétiques, Yan & One, en 2017. Elle possède les franchises marocaines de plusieurs marques de textile, dont des marques espagnoles telles que Zara, Pull & Bear et Massimo Dutti. Un certain nombre de publications économiques la considèrent comme la deuxième femme d’affaires la plus importante d’Afrique ».
El Confidencial révèle que les relations étroites avec la famille royale ont été mis au grand jour pour la première fois en 2005, lorsqu’Akhannouch a racheté Somepi, une société concurrente d’Afriquia, pour 93 millions d’euros, grâce à un financement d’Attijariwafa Bank, une filiale d’Al Mada, la holding du roi Mohammed VI. « Ses liens avec le roi ont été mis en évidence en 2013, lorsque le monarque et son épouse de l’époque, la princesse Lalla Salma, sont venus au domicile des Akhannouch à Casablanca pour partager un « iftar », le dîner avec lequel les musulmans rompent leur jeûne pendant le Ramadan. C’était, pour autant que l’on sache, la seule fois où Mohammed VI s’est rendu dans une maison privée ».
« En octobre 2016, ajoute le journal espagnol, Akhannouch a ajouté à son poste ministériel celui de chef du Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti artificiel créé dans les années 1970 par le tout-puissant ministre de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri. La rapidité avec laquelle il a été propulsé à la tête de ce parti ne peut s’expliquer que par l’impulsion qu’il a dû recevoir du Palais royal ».
Cette propulsion « n’était pas un hasard. Jusque-là, le palais royal misait sur un autre parti, le Parti authenticité et modernité (PAM), fondé par un ami du roi, pour déloger les islamistes du gouvernement. Le PAM, cependant, est parfois devenu une boîte à vacarme et le Palais a cherché une alternative ».
La même source rappelle que « son trébuchement le plus grave, celui qui a failli mettre un terme à sa carrière politique, est survenu au printemps 2018. Une mystérieuse campagne sur les médias sociaux a été lancée, appelant au boycott de trois marques, dont le réseau de stations-service Afriquia ».
Ce boycott, ajoute-t-il, « a eu beaucoup d’adeptes. Des photos de leurs stations-service vides circulaient tandis que les automobilistes faisaient la queue dans celles des compagnies rivales comme Total et CMH. Les appels au boycott étaient accompagnés de messages dénonçant les inégalités sociales, les privilèges et l’utilisation de la politique pour s’enrichir. Ils ont cité le cas d’Akhannouch parmi d’autres exemples ».
« La presse pro-régime a laissé entendre que la campagne était inspirée par un groupe islamiste illégal, comme Justice et Charité, mais l’ONG laïque Transparency Maroc a été la première à en souligner les vertus. Elle « pointe du doigt l’ensemble de la gouvernance d’une économie plombée par (…) la corruption et l’ingérence de la politique dans l’argent », conclue-t-il.
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