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Abdelaziz Bouteflika est décédé, non comme il l’espérait, c’est-à-dire en plein possession de ses capacités et du pouvoir, mais alité et dépendant totalement d’une prise en charge médical, assuré par l’Etat. Il est parti comme il est venu, sans livrer le moindre secret concernant les dernières années de sa gouvernance.
Loin des luttes d’influence et des intrigues du sérail, certaines séquences restent néanmoins gravées dans la mémoire des Algériens, qui l’avaient accueilli en 1999 avec beaucoup d’espoir.
Le 25 juillet 1999, le président de la République, fraichement élu, surprend tout le monde et particulièrement le peuple algérien, en serrant la main du Premier ministre israélien Ehud Barak, en marge des funérailles du roi Hassan II à Rabat.
Dans le sillage de cette scène « incroyable », un des conseillers de Barak a révélé que le Premier ministre israélien et le président algérien « ont eu un entretien émouvant et amical », précisant qu’il s’agit du « fruit d’une initiative commune de nos deux pays».
Début novembre 2004, les chaînes de télévision arabes, notamment émiraties, le montrent en train de recevoir les condoléances des chefs d’Etats, venus à Abu Dhabi rendre un dernier hommage à Zayed ben Sultan El Hor Al Nahyane, fondateur des Emirats arabes unis.
Dans son livre « Bouteflika, l’histoire secrète », Farid Alilat revient en détail sur les liens extrêmement forts entre le président algérien, bien avant qu’il n’accède à la magistrature suprême, et le leader émirati. Pour Bouteflika, Cheikh Zayed était « son mécène, son protecteur, le généreux bienfaiteur qui lui avait offert plus que le gîte et le couvert au milieu des années 1980 », notait le journaliste de Jeune Afrique.
A la mort de Cheikh Zayed, Bouteflika décréta un deuil de trois jours et fait annuler toutes les festivités commémoratives du 1er Novembre.
En août 2008, et à l’occasion d’une visite officielle en Iran, Bouteflika s’illustre une nouvelle fois, en se recueillant devant la tombe de Khomeiny. « Il n’est point étonnant que le parcours de ce grand homme jalonné de hauts faits et son rôle prépondérant dans le triomphe de la révolution islamique iranienne restent à jamais gravées dans la mémoire des musulmans », avait déclaré Bouteflika en hommage à un leader chiite, qui ne pourrait en aucun cas être considéré comme une référence pour les Algériens.
Mohamed M.
L’Est Républicain, 19/09/2021
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