Sahara Occidental, Maroc, Cour de justice européenne, #Maroc, #Sahara
Chaabane BENSACI
Dans dix jours, exactement, la Cour de justice européenne (CJE) se prononcera par deux arrêts relatifs aux nouveaux accords UE-Royaume marocain incluant le Sahara occidental, au mépris des résolutions de l’ONU et du droit international.
Déjà, en décembre 2016, la CJE avait rendu un arrêt d’une importance cruciale sur l’accord d’association entre les deux parties complices, estimant que cet accord ne peut s’appliquer au Sahara occidental dès lors que le territoire sahraoui dispose d’un statut séparé et distinct de celui du royaume du Maroc.
Passant outre cette décision, l’UE et Rabat ont cherché constamment à louvoyer, inventant mille subterfuges pour poursuivre le pillage des ressources du peuple sahraoui dont les proportions ont atteint, ces dernières années, des niveaux alarmants. Sous la double influence de la France et de l’Espagne, la Commission européenne a ainsi conclu deux autres accords, l’un agricole et l’autre de pêche, par lesquels sont exploités, cyniquement, les territoires sahraouis occupés en toute illégalité par le Makhzen.
Les artisans de cet accord ont cherché à noyer le poisson en annonçant de prétendues consultations avec l’occupant marocain et les colons qu’il a établis.
Conclus en violation flagrante du droit du peuple sahraoui à son autodétermination, ces deux accords approuvés par le Conseil de l’UE ont fait l’objet de deux recours en annulation par le Front Polisario qui argue, à juste titre, du seul et incontournable consentement du peuple sahraoui à ce genre de programme.
Les 2 et 3 mars dernier, la CJE a examiné les tenants et les aboutissants de cette nouvelle dérive et sa double sentence tombera donc le 29 du mois courant, tant en ce qui concerne l’accord agricole que l’accord de pêche.
Comme les juges de cette noble institution ne sauraient se déjuger, eu égard à leur verdict précédent, et comme ils ont déjà démontré leur haute moralité par rapport aux coups tordus et aux manoeuvres sordides, il est probable, sinon certain, que la sentence dira clairement le droit, sans concession ni détour.
A l’heure où un nouvel envoyé spécial des Nations unies au Sahara occidental va être investi, dans les jours prochains, les deux arrêts de la CJE seront examinés à la loupe et reflèteront, sans nul doute, les bases juridiques qui fondent la légitimité du Front Polisario, unique représentant du peuple sahraoui, à rejeter les prétentions du Makhzen qui impose l’injustice de sa présence dans la dernière colonie en Afrique.
L’Expression, 21/09/2021