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L’Algérie a décidé de durcir sa riposte face aux hostilités sans cesse croissantes du régime marocain, en collusion avec l’ennemi sioniste, depuis la rupture unilatérale des relations diplomatiques décrétée en juillet dernier.
Désormais, l’espace aérien algérien est interdit à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu’à ceux qui portent un numéro d’immatriculation marocain, à partir de mercredi dernier. Cette décision est venue à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de sécurité présidée par le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune.
La réunion du Haut Conseil de sécurité a été consacrée à l’examen “des développements aux frontières avec le Royaume du Maroc, au regard de la poursuite des provocations et pratiques hostiles du côté marocain”, a précisé un communiqué de la Présidence de la République.
Bien qu’aucune explication n’ait été donnée par les autorités sur les raisons de cette fermeture, qui est venue, il faut le dire après une vive tension entre l’Algérie et le Maroc, et une longue escalade de la part du régime du Makhzen, il est clair que celle-ci est dictée par des impératifs de sécurité nationale.
L’hostilité marocaine est montée crescendo depuis quelques mois, notamment depuis l’accord de normalisation officielle entre Rabat et Tel Aviv et les accords militaires signés entre les deux entités. Avec l’affaire du scandale du logiciel d’espionnage Pegasus, dévoilée par des grands médias occidentaux, il est établi maintenant que le régime du Makhzen a poussé cette hostilité à des seuils intolérables, en mettant sur écoute et en espionnant plusieurs milliers de personnalités algériennes, des hommes politiques, des officiers supérieurs de l’ANP, des hommes d’affaires, des activistes au sein d’ONG, des intellectuels et des journalistes.
Depuis, des déclarations tendancieuses et des campagnes de provocation contre l’Algérie n’ont pas cessé de la part de diplomates marocains, du soutien à un mouvement sécessionniste et terroriste à leur implication dans les récents événements liés aux incendies de forêts et autres actes de sabotage. La provocation est allé encore plus loin quand le Makhzen annonce pompeusement la construction d’une base de drones “kamikazes” de fabrication israélienne, justement comme ceux qu’on soupçonne d’être à l’origine des incendies de forêts, et comme l’ont prouvé les débris d’un drone trouvé dans une zone incendiée en Tunisie.
Dans une déclaration hier à l’agence de presse Reuters, Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb arabe, a affirmé que la décision de fermeture immédiate de l’espace aérien algérien aux aéronefs civils et militaires marocains et immatriculés au Maroc est “dictée par des raisons impératives de sécurité nationale”.
“Cette décision préventive est dictée compte tenu de l’existence d’indices concordants et d’éléments probants sur la conception ainsi que sur la poursuite d’actions hostiles dirigées contre notre pays”, a déclaré M. Belani.
Selon la même source, dans ce contexte particulier ou “l’animosité et les desseins malveillants sont irrécusables”, l’adoption de mesures supplémentaires n’est pas à exclure et l’Algérie “fera preuve d’une extrême vigilance et d’une fermeté absolue pour la protection et la sanctuarisation de son territoire national”.
Aucun détail sur ces mesures supplémentaires n’a été divulgué par le diplomate algérien.
D’autre part, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté, ce jeudi, le Maroc et l’Algérie à engager un « dialogue positif » pour résoudre leurs problèmes en suspens.
C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue par le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, au siège permanent des Nations Unies à New York, en réponse à une question sur la position de Guterres vis à vis de l’annonce faite par l’Algérie, de fermer son espace aérien aux avions marocains.
« Le Secrétaire général est fermement convaincu qu’il est important pour les deux pays d’engager un dialogue positif pour résoudre leurs problèmes en suspens, au regard de l’importance des deux pays dans la région », a déclaré Dujarric. Et le porte-parole onusien d’ajouter, «Nous voulons que les deux pays entretiennent les meilleures relations bilatérales possibles ».
Mohamed K.
Le Jeune Indépendant, 25/09/2021