Algérie, prix, #Algérie,
par Madjid Khelassi
Le consommateur algérien frappé par une cherté des prix jamais connue. Et son pouvoir d’achat réduit à sa plus simple expression. Jamais la disette ne prit autant de relief que cette année.
Les produits, qu’on appelait les aliments des pauvres, sont désormais inaccessibles au commun des algériens.
Les Pois-cassés , pois-chiches, lentilles, pâtes, riz, narguent désormais une grande proportion de la population algérienne.
C’est un couffin maudit que le consommateur fait sortir de chez lui et rentre avec…vide ou presque.
La claque est magistrale et la dèche est chroniquée chaque jour dans les journaux. A quoi cela sert-il ?
Les aliments des pauvres à des prix prohibitifs…c’est la fin des haricots, dit le conso, sonné.
Pourquoi cette folie des prix , se demande le peuple qui n’a rien à fiche de l’inflation, ou de la dépréciation du dinar ? La glissade est tous risques. Et tout flambe.
La pomme de terre, truffe des déshérités dixit Victor Hugo, s’envole. C’est une néo-fille de l’air qui a eu marre d’être une terrienne voire une terreuse.
Les autres légumes suivent. Et la mercuriale est juste un colifichet du monde d’avant.
Bienvenu à la bourse des produits chers… qui mènent au suicide des portefeuilles.
C’est une lutte acharnée, quotidienne, entre le casino des courses et la désolation des couffins creux.
Et les viandes ? Joli souvenir, dit un père de famille ayant fait le deuil des matières carnées.
Et les poissons…resources halieutiques, dit le ministère de la pèche, qui regarde la sardine se vendre au prix du homard.
Le marché, c’est la saignée…dans la détestation quotidienne du dinar, murmure t-on à l’unisson.
C’est le retour à la bouffe des temps immémoriaux : Tchekhtchoukha de pain à l’eau et à l’huile, soupe à l’oignon, vermicelle au lait, Guernina et herbes folles. Le peuple est bio…avant ses dirigeants.
C’est le 22, jour de paie et virée au marché dans la Casbah d’Alger, le spectacle est ahurissant…c’est la danse des paniers et des couffins…vides de l’Algérie pétrolifère.
On a bien mangé nos rêves…c’est plus facile de manger le reste, dit un quinqua déboussolé.
l’Algérie, ex grenier alimentaire de l’Europe ? Le souvenir est plus que mortifère.
La Nation, 24/09/2021
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