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Le docteur Bekkat jette un pavé dans la mare : Les ¾ de la population ne croient pas au vaccin
Le choix de coïncider le « Big day de la vaccination » avec le 11 septembre est une très mauvaise idée, selon le docteur Mohamed Bekkat Berkani, qui a estimé en outre que les « trois quarts de la population algérienne ne croient pas encore aux vaccins ». Le docteur Mohamed Bekkat Berkani est décidemment un éternel insatisfait. Tout pour lui, notamment en ce qui concerne la lutte contre l’épidémie du coronavirus, est sujet à caution.
Ce praticien, membre du comité scientifique, dont les démêlés avec le ministre de la Santé ne sont plus un secret pour personne, ne rate jamais une occasion, pour critiquer ouvertement certaines pratiques. Au-delà du fait qu’il ait raison ou tort, ces prises de positions ne laissent pas indifférent.
Pour lui, la campagne de vaccination, lancée avec beaucoup d’éclat le 4 septembre dernier, et qui a nécessité une grande mobilisation en moyens humains et logistiques, n’a pas atteint l’objectif que lui ont assigné les autorités sanitaires. La raison, selon lui, est liée aux défaillances ayant caractérisé l’aspect communicationnel. « L’initiative de la campagne de vaccination est bonne mais il faut s’assurer d’une organisation préalable. Il faut une campagne de sensibilisation et de communication qui soit à la hauteur des enjeux », a-t-il estimé.
Poursuivant son réquisitoire, il n’a pas hésité à critiquer cette idée consistant à lier l’opération Big day de la vaccination au 11 septembre, une date-symbole, qui a provoqué un énorme traumatisme dans le monde, particulièrement aux Etats-Unis d’Amérique.
« Les affiches Big day 11 septembre 2021, il y a déjà un problème dans la dénomination. Le 11 septembre est une date qui coïncide avec des attentats. Déjà là, il y’a un problème », a-t-il relevé. Le choix d’une telle date, qu’on a intitulé Big day est certainement une malencontreuse erreur de conception, que les autorités sanitaires auraient pu éviter, afin de ne pas ouvrir la voie aux interprétations.
Le docteur Mohamed Bekkat Berkani a incontestablement marqué un point. D’ailleurs, il est un des premiers praticiens à avoir soulevé cette question, qui est loin d’être anodine. Continuant sur sa lancée, il a regretté que les responsables de la campagne de vaccination n’aient pas sollicité le concours des membres de l’équipe nationale de football.
« L’influence des footballeurs de l’équipe nationale, il faut faire jouer tout ça. Il faut aussi que les gens s’expriment dans des débats, sur les chaînes TV publiques et privées, dans la presse, etc. Lancer une offensive médiatique sans précédent », a-t-il préconisé, constatant amèrement que rien de tout cela ne fut matérialisé.
Abordant les premiers résultats de la campagne de vaccination, communiqués par le ministère de la Santé, faisant état de près d’un million de vaccinés en une semaine, le praticien n’a pas hésité à exprimer son scepticisme. « Le résultat de la vaccination, je ne le connais pas.
Le ministère a communiqué le chiffre d’un million de vaccinés en une semaine. J’en doute », a-t-il déclaré. Tout en soutenant qu’ « il est inconcevable de voir un fonctionnaire qui a affaire à des citoyens, ne soit pas vacciné, pareil pour un professionnel de santé qui ne soit pas vacciné », il a estimé que les « trois quart de la population ne croient pas encore à la vaccination ».
Mohamed Mebarki
L’Est Républicain, 23/09/2021
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