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On attendait Spoutnik V, le russe, en septembre, mais c’est finalement le CoronaVac, le chinois, qui s’est imposé. Le démarrage de la production dès demain nourrit les ambitions du secteur qui se voit déjà en puissance régionale en matière de vaccination.
L’Algérie rejoint les pays africains qui ont décidé d’assurer leur « souveraineté pharmaceutique et médicale » en annonçant la fabrication, localement et dès demain, de son vaccin anti-covid-19 en partenariat avec le Chinois Sinovac.
C’est Le groupe public Saidal qui se chargera de produire le CoronaVac, nom commercial du remède, dont il espère devenir un fournisseur régional.
Dans un premier temps, la société algérienne se limitera au fill and finish (répartition aseptique) du bulk dans des flacons ». Autrement dit, le remplissage et la finition des flacons de vaccin ainsi que l’emballage du médicament et sa distribution. Le « full process (production complète du vaccin) » n’interviendra que des mois plus tard. Il faut d’abord passer par l’étape des « lots de validation », des quantités qui seront contrôlés sur la totalité des paramètres et se verront attribuer une durée de validité et d’étude de stabilité plafonnée à trois mois, avant l’obtention du quitus de mise sur le marché, selon les explications du Dr. Bouabdallah.
Saidal aura ainsi le privilège d’être l’un des premiers fabricants de vaccins anti-covid sur le continent. Elle sera, cela dit, en concurrence avec, notamment, l’Egyptian Holding Company for Biological Products and Vaccines (Vacsera) qui l’a devancé sur ce terrain en signant avec Sinovac en décembre 2020 et en commençant sa production en juin dernier.
Cette compétition n’a, cependant, pas entamé l’enthousiasme du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed.
Celui-ci a affirmé, hier, sur les ondes de la radio nationale que l’Algérie « va se projeter dans l’exportation du CoronaVac dans le cadre de l’initiative « Africa-Vac » en vue de répondre aux besoins des pays africains »
Plateforme africaine de fil and finish
Il a précisé que son secteur a » les possibilités d’être une plateforme africaine de fil and finish avec une capacité de production de 200 millions de doses par an ». Il a avancé que « le groupe Saidal est le seul producteur africain à avoir obtenu la licence de production du CoronaVac ».
« Il ne s’agit pas d’un générique, a-t-il tenu à souligner. La société chinoise Sinovac a donné son nom au groupe Saidal pour l’utiliser. L’Algérie fait partie désormais du club des pays producteurs du vaccin anti-Covid. C’est une première, sachant que ce vaccin n’a qu’une année d’existence ».
Benbahmed a indiqué que la seule ligne de fabrication dont dispose Saidal au niveau de l’usine de Constantine est en mesure d’assurer les besoins du pays et de répondre à ceux des pays africains.
Lui qui avait prévu en avril le lancement, ce mois de septembre, de la fabrication, sous licence russe, du Spoutnik V a assuré que les négociations sont « toujours en cours » et que que « le projet n’est pas abandonné ».
Pourquoi le vaccin chinois ?
Selon Nadia Bouabdallah, le choix du CoronaVac a été motivé par le fait qu’il s’agit d’un « vaccin classique avec un virus inactivé » ; une technologie que les Algériens connaissent et « dont l’efficacité est connue, reconnue et prouvée ».
Quant à la réticence de certains citoyens par rapport à son efficacité et sa non homologation par l’Agence européenne de médicament, la responsable a prédit que le sérum « sera certainement homologué en Europe, pour des considérations touristiques et politiques qui imposent son acceptation ».
Neuf pays de l’Union européenne l’ont agréé pour l’instant, y compris la France qui a publié, la semaine dernière, un décret autorisant son utilisation sur son territoire.
Mourad Fergad
La Nation