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Horizons : Graves dérives d’Emmanuel Macron : L’Algérie riposte
Le président français Emmanuel Macron a osé l’intolérable vis-à-vis de l’Algérie. Par ses récentes déclarations outrancières et démesurées reprises par le journal Le Monde portant atteinte à notre histoire et à notre Etat, il vient de franchir toutes les lignes rouges.
C’est une immixtion flagrante dans les affaires internes du pays que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, considère comme une dérive d’une extrême gravité. Première riposte : le chef de l’Etat rappelle aussitôt l’ambassadeur établi en France pour consultations. L’Algérie confirme ainsi son refus catégorique à toute ingérence externe. Elle exige le respect de la réciprocité et de la souveraineté nationale. Quelles sont cependant les motivations de ces graves hostilités françaises ? Abdelkader Soufi, chercheur dans les questions stratégiques, met ces déclarations dans leur contexte et explique qu’elles interviennent dans une sorte de campagne électorale présidentielle qui a pris justement comme sujet de débat principalement l’Algérie.
Macron essaye de puiser dans le parterre de l’extrême-droite, mais aussi des harkis pour faire valoir son droit à la reconduction. D’où cette atteinte à la mémoire de l’Algérie et aux relations bilatérales que nous pensions qu’elles étaient jusque-là en bonne voie. Sachant que le président français incarnait soi-disant une nouvelle génération qui veut se réconcilier avec son histoire sanguinaire. Ces propos sont inattendus et outrageux, juge Soufi, en faisant remarquer qu’ils expliquent dans un autre volet peut-être le revers subi par la France dans le sous-continent sahélo-saharien et les conséquences économiques engendrées par la perte de gros contrats, comme celui des sous-marins australiens et des Rafal suisses.
Il s’agit pour lui d’un retranchement exceptionnel pour la France qui perd de la vitesse en se repliant sur elle-même sur le plan international et intercontinental aussi. L’expert en questions stratégiques est convaincu «que le retour de l’Algérie sur la scène africaine a beaucoup nui aux intérêts français». Les nouveaux partenariats stratégiques de l’Algérie, notamment avec la Chine, la Turquie la Russie et l’Allemagne, font que les Français se montrent bredouille en définitive et se voient économiquement au bout du gouffre. Ces réactions ont pris donc cette tournure et Macron se trouve obligé de calmer les ardeurs internes en essayant de marchander avec l’Algérie. Il affirme que jusqu’à un temps récent, la France a joué un rôle dans l’instabilité de l’Algérie et du front intérieur. C’est ce qu’elle essaye de menacer de façon directe à travers le dossier des visas. Hostilité qui a pris des dimensions graves sans précédent. Quant à la réaction algérienne, le politologue estime que le rappel de l’ambassadeur algérien annonce dans le langage diplomatique une forme de «crise» entre deux Etats et qui peut aller au-delà dans les outputs de la partie algérienne qui va mesurer justement l’ampleur de l’hostilité et la réponse qui y sied.
La France va se racheter !
A propos de l’éventuelle fermeture de l’espace aérien, il précise que l’ouverture du ciel algérien à la France était un privilège qui a été accordé par l’ex Président, notamment pour l’opération Barkhane. La fermeture de cet espace va être considérée, dit-il, comme une gifle, voire une frappe qui fera très mal pour la stratégie française dans le Sahel, surtout au Mali, au Tchad et au Niger impliqués dans cette opération. La France va devoir trouver d’autres espaces dont le circuit serait beaucoup plus pénible. Ce qui mettrait sa logistique en souffrance et va se répercuter sur son action dans la région. En attendant de voir la réaction de l’Etat français par rapport aux déclarations algériennes dans un futur proche, Soufi pense que les Français ne peuvent pas se permettre le luxe d’entrer en conflit de cette manière avec l’Algérie. Ils auront beaucoup à perdre en termes d’intérêts que ce soit dans les relations directes politiques et économiques ou dans la région. Ce qui porterait atteinte cruellement aux intérêts français. Il croit donc que la France va essayer de se racheter dans la mesure où tout s’articule autour de cette campagne électorale présidentielle.
Les déclarations de Macron sont destinées à une consommation interne, mais n’empêche, enchaîne Soufi, «il s’agit d’un acte très mal calculé puisque les relations algéro-françaises n’ont jamais atteint un sommet de sérénité par rapport aux dossiers lourds et conséquents de mémoire, d’archives, des essais nucléaires et aux millions de martyrs tombés au champ d’honneur». La France, manipulée par les lobbies sionistes, doit se rendre à l’évidence que l’Algérie d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui, précise-t-il.
Karima Alloun
Macron révisionniste ?
par Madjid Khelassi
En recevant jeudi 30 septembre des descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie, qu’il a qualifié de «petits enfants de la guerre d’Algérie» Emmanuel Macron fait voler en éclats les us et coutumes diplomatiques.
Exit le partenariat d’exception, les relations stratégiques, et la communauté de destins entre les 2 pays.
Cette fois, Macron, fonce comme un éléphant, dans «le magasin de porcelaine» des relations algéro-francaises.
Il passe en revue le système politique algérien fatigué, fragilisé par le Hirak, l’histoire officielle de la nation algérienne construite sur une rente mémorielle, la restriction du visa, qui dit-il , a été décidé pour ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, et qui avaient l’habitude de demander des visas facilement, se demande si il y’avait une nation algérienne avant la colonisation, et termine par sa fascination pour la Turquie, qui a totalement fait oublier la domination qu’elle a exercé en Algérie, «C’est génial, on est les seuls colonisateurs », a conclu Macron ironique.
Jamais un président français, n’est allé aussi loin dans ses critiques vis-à-vis de de l’Algérie et de son pouvoir, a dit la presse internationale.
Pourquoi cette sortie inhabituelle? Contexte électoral pressant ? Cap définitivement franchi pour « détabouiser » des relations, empruntant depuis 1962 le contraire de ce qu’elle claironnait ?
Macron, si intrépide par à coups, aura-t-il le courage de revenir aux accords d’Evian…Qui consacrèrent, ad vitam aeternam, la libre circulation des algériens entre leur pays et la France.
Au débarquement de Sidi- Ferruch…Qui après la prise d’Alger, laissa les envahisseurs médusés par les indices de civilisation, des habitants de ce pays et à tout point de vues…Technique, agricole, hydraulique, éducationnel.
C’est dire qu’une nation algérienne existait avant la colo et fut génocidée par Bugeaud et consorts.
Jupiter-Macron est-il déjà dépassé par son personnage ou ploie- t-il déjà sous les déambulations du spectre de Zemmour ?
A quelques mois d’Avril 2022, l’ex jeune homme- président s’essaye à inclure l’Algérie dans son chantier électoral. Embardées provocantes , séquences de donneur de leçons, brouillages grotesques.
Macron se fait – il révisionniste ? Et oublie t-il les millions d’algériens de France , presque tous binationaux. Donc électeurs en puissance ?
Attention, après la gifle et l’œuf , la tarte algérienne risque d’éclabousser sa campagne électorale.
La Nation, 04/10/2021
ELLE REJETTE CATÉGORIQUEMENT une INGÉRENCE INADMISSIBLE : L’Algérie répond, sans ménagement, à la France
L’Algérie, après avoir accordé une sorte de bénéfice du doute aux hautes autorités françaises qui n’ont pas, au final, démenti les propos d’Emmanuel Macron, a réagi fermement aux assertions l’ayant ciblée, elle, ses institutions et son peuple.
C’est dire que les déclarations provocatrices du locataire de l’Elysée à l’égard de l’Algérie sont calculées et, ce qui est plus grave encore, assumées en haut lieu. D’où la réponse auguste de l’Algérie qui vient à la hauteur du degré d’hostilité française à son égard. C’est désormais sans ménagement ! Ainsi, samedi soir, l’Algérie a exprimé son rejet « catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures » à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au président de la République française, indique la Présidence de la République dans un communiqué.
« À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précise la même source.
« Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de Libération nationale », ajoute la Présidence de la République, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».
Pour la Présidence de la République, « la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’Indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfûmades, destructions de villages, des centaines de +Oradour-Sur-Glane+, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter ». « Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées en ce qui concerne l’édification de l’État national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’Identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre États et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des États », souligne-t-on dans le communiqué.
« Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme au détriment de la vision établie par I’Histoire de la légitimité de luttes de la Libération nationale, alors que rien, ni personne ne peut absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris que l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité », ajoute la même source.
« Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française », conclut le communiqué.
F. G.
Le Courrier d’Algérie, 04/10/2021