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Le président de la république Abdelmajid Tebboune, a chargé le ministre de la justice d’élaborer un projet de loi de lutte contre la spéculation, à présenter au plus tard à la prochaine réunion du conseil des ministres, et contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prison contre les spéculateurs.
Ah le commerce de la ripaille chez nous…et ses oisivetés spéculatives ! Presque une métaphysique de l’intestin!
Ramadan, fêtes de l’Aid, de l’Achoura : les prix voltigent dans un esprit sacristain, et les porte-feuilles ploient sous la vertu de la «Hassana» et du « Adjr». Dépensez sans compter, Dieu vous le rendra.
Chorba frik, pruneaux, puis mouton d’Ibrahim, et Rechta du Moharrem. Bien manger est le commencement du bonheur, dit le proverbe.
Sauf que…ce n’est plus tenable et ça vire au bouillon maudit sans saveur ni odeur.
Le panier vide dérègle tous les sens. Et supprime d’un trait de dinars, les paysages olfactifs de presque toutes les cuisines et chaumières d’Algérie.
Exit les cordons bleus, les fines bouches, les fines gueules, l’exclamation des papilles.
Désormais on se shootera à la soupe à l’oignon dans un silence qui fait ressembler la cuisine à une cellule.
Dehors, on se sustentera à la tranche de pizza au fromage douteux, et à la Karantita pétaradante à 15 dinars.
Cela pourrait s’intituler : il était une fois le gueuleton. Festin entre viande et poulet, et moments de grâce dans la quiétude d’une marmite pleine aujourd’hui disparus.
Par un glissement presque tectonique, la boustifaille a dérivé, pour presque devenir impossible et se voit lorgner sur des légumes qui se ratatinent et des fruits qui pourrissent.
Le président a ordonné que l’on prépare un projet de loi contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prisons contre les spéculateurs. Et si on agissait sur les causes et pas sur les conséquences?
A commencer par créer des Halles dans chaque ville, comme ailleurs.
Halles où le lait, le fromage, les viandes, les poissons, les fruits, les légumes…viendraient chaque matin crépiter dans la souche des prix et la multiplication de la concurrence.
Depuis Les Halles de l’ex Belcourt et leur disparition dans les années 70, la ripaille est plus politique que gastronomique. Et la bouffe dégage un relent bureaucratique rotant. À la vôtre!
Madjid Khelassi