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Les autorités sahraouies ont demandé à Staffal De Mistura, fraîchement nommé émissaire onusien pour le Sahara occidental, d’arrêter une date pour la tenue du référendum d’autodétermination.
Dans un communiqué diffusé ce samedi, le ministère sahraoui des affaires étrangères a demandé à De Mistura de fixer la date du référendum d’autodétermination ou un plan effectif à même de mettre fin aux manœuvres et aux lenteurs ayant sabordé les efforts des Nations unies en faveur de la décolonisation du Sahara occidental, et ce en garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
Le communiqué affirme également que l’histoire retiendra que De Mistura et le secrétaire général de l’ONU ont mis le train de la légalité internationale au Sahara occidental sur les rails.
Il faut dire que ce référendum, prévu dans les accords de cessez-le-feu entre les Sahraouis et le Makhzen, tarde à être concrétisé depuis déjà trente ans. La création de la Minurso, la mise en place de son dispositif et de ses effectifs pour le recensement de la population élective ainsi que le vote d’un budget pour cet organe sont étroitement liés à l’organisation de ce référendum d’autodétermination. Même sur les questions des droits de l’homme, la Minurso a été empêchée d’intervenir pour protéger les populations sahraouies de la répression marocaine.
Ce sont les louvoiements et les mensonges ainsi que les manœuvres dilatoires et les complots diplomatiques du Makhzen qui ont paralysé ce processus et ont fait échouer toute tentative de réaliser la paix dans la région et garantir la liberté du peuple sahraoui et son droit à l’indépendance. Le retard dans le règlement de la question sahraouie, selon les propres résolutions onusiennes, risquent encore de provoquer de nouvelles tensions et d’exacerber le conflit.
Si De Mistura avait des difficultés à fixer un calendrier clair et ordonné dans son plan qu’il va adopter, en raison des pressions françaises, certains diplomates africains penchent pour que l’Assemblée générale de l’ONU fixe une date pour la tenue de ce référendum, conformément à la Charte des Nations unies relative à la décolonisation.
Depuis son invasion du Sahara occidental en 1975, le Maroc y agit au mépris de la Charte des Nations Unies, de l’Acte constitutif de l’UA et des principes fondamentaux du droit international, mais aussi de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), qui avait statué, la même année, que Rabat n’avait pas de titre souverain sur le territoire du Sahara occidental.
Aujourd’hui, le Maroc, puissance occupante, s’est ouvertement engagé dans une série d’actions déstabilisatrices et provocatrices, dont l’ouverture illégale de prétendus consulats dans les zones occupées du Sahara occidental ainsi que l’exploitation illégale des ressources et des richesses du territoire, notamment halieutiques et de phosphate. De plus, chaque jour, il est fait état de violations massives des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Les civils sahraouis sont constamment soumis à des arrestations arbitraires, des tortures, des détentions illégales, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées.
Persuadé et encouragé par son allié français et par la paralysie de l’ONU, le régime marocain persiste dans son déni total des aspirations du peuple sahraoui. C’est encore en raison de cette situation de blocage, qui dure depuis trois décennies alors qu’il y avait des approches positives vers le règlement total, que De Mistura est interpellé pour éviter les échecs et inscrire ainsi son nom dans l’histoire diplomatique internationale. Il suffit juste de fixer une date pour le référendum et d’engager ainsi le processus tant refusé et interdit par la monarchie marocaine.
Le Jeune Indépendant, 09/10/2021
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