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-L’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel algérien ne se fera plus via le Maroc
-Nous n’opterons jamais pour l’endettement extérieur
-Nous avons une armée nationale qui ne sera jamais sacrifiée pour de l’argent
-Le chef du mouvement séparatiste et terroriste MAK doit être livré à l’Algérie
C’est à un large tour d’horizon auquel s’est prêté le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, répondant à toutes les questions qui intéressent l’opinion publique nationale. Il a mis en garde contre les plans ciblant l’Algérie, déclarant que «nous ne portons atteinte à personne, mais celui qui tentera de nous agresser risque de le regretter».
L’Algérie saura faire face à toutes velléités «exhortant les Algériens à l’unification des efforts pour construire l’Algérie. Il a alerté contre les plans de division, assurant que l’objectif est de développer le pays.
La politique extérieure de l’Algérie est claire et transparente et ses principes solides et immuables quant à la présence de bases militaires sur son sol, rappelant les principes de soutien à la paix et à la stabilité de son environnement régional, réitérant le rejet par l’Algérie de toute tutelle, intervention étrangère ou atteinte, de quelque nature que ce soit.
«Nous n’avons pas de légions, mais une armée nationale dont les membres ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires», a-t-il soutenu.
Le Président Tebboune a évoqué les mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie contre ceux qui constituent des menaces pour sa sécurité et son intégrité, citant le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste «MAK». Affirmant que ce dernier «doit être livré à l’Algérie», après son implication dans les feux de forêts «prémédités» qui ont ravagé l’été dernier, plusieurs wilayas. Il a déclaré, que «des faits et des preuves «montrent que le Maroc est derrière ce mouvement terroriste qui agit avec la complicité de parties» à Paris et Rabat, évoquant des textos subversifs.
Construire l’Algérie main dans la main
S’agissant du traitement des dossiers socio-économiques, le Président a affirmé que la prise en charge des revendications n’intervenait pas par l’anarchie et la pression exercée sur l’Etat, l’objectif suprême étant de «construire l’Algérie, main dans la main».
Il a adressé un message aux syndicats des travailleurs en vue d’«œuvrer de concert, pour ce faire, loin de toutes formes de discorde», précisant qu’il «est inutile de semer l’anarchie et de tenter de faire pression sur l’Etat pour assurer la prise en charge des revendications «.
«Des instructions ont été données à tous les secteurs pour la révision des statuts et des salaires, mais une telle démarche nécessite un peu de temps», a-t-il ajouté, rappelant que «notre objectif est le même : développer le pays, servir le citoyen et atteindre la croissance à laquelle aspirent les Algériens». Concernant la situation de la vaccination anti-Covid, il a fait état de 11 millions de citoyens vaccinés, excluant tout recours à la vaccination obligatoire.
Cependant, il a averti contre les dangers de la réticence à se faire vacciner, «l’apparition d’un autre variant du virus n’étant pas exclue».
Le chef de l’Etat a appelé les citoyens à se faire vacciner contre le virus, que «ce n’est plus une affaire de choix, mais plutôt une question d’avenir pour éviter de revivre les douleurs ressenties du fait de la perte de beaucoup de nos jeunes». Il a imputé les raisons à l’origine de la baisse de la vaccination «aux rumeurs qui circulent au détriment des données scientifiques et des faits logiques». L’efficacité du vaccin est prouvée scientifiquement et «dès le début, nous avons insisté sur le vaccin comme solution», ajoutant qu’«il est inconcevable de refuser le vaccin maintenant qu’il est disponible».
Il a rappelé, à ce sujet, les efforts de l’ANP et sa contribution à l’acheminement du vaccin, en mobilisant ses appareils pour des vols ininterrompus vers la Chine et la Russie.
Lourde peine contre les spéculateurs
Qualifiant la spéculation qu’a connue récemment le marché national de «pire ennemi de l’économie nationale et du citoyen», il a assuré que «des arrières-pensées politiques» étaient derrière cette hausse «injustifiée» évoquant «des opportunistes et des parasites exploités par des bandes criminelles».Il a indiqué que «l’acte de spéculation commis par des intrus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie —des bandits animés par des motifs politiciens—, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 30 ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale».
«Ma décision est prise et j’en ai informé le ministre de la Justice, garde des Sceaux: la prochaine réunion du Conseil des ministres verra la présentation d’une loi incriminant les spéculateurs.
«Nous frapperons les spéculateurs d’une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de la COVID-19. Nous serons sans merci avec ceux qui tentent d’entamer la détermination de l’Armée blanche, et dont l’implication est établie. Ceux-là encourent la peine capitale».
Outre les efforts de lutte contre les manœuvres de sape de l’économie nationale et de déstabilisation du pays, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant la détermination de l’Etat à absorber les fonds en circulation sur le marché parallèle par le biais de plusieurs moyens et mécanismes, en tête desquels la finance islamique».
L’accent est mis sur l’impératif d’ouvrir un dialogue avec les propriétaires de ces fonds, ce phénomène s’étant enraciné et qui remonte à l’ouverture de l’importation au secteur privé au début des années 90, une démarche qui n’était pas accompagnée de contrôle nécessaire, rappelant que «cette économie a été autorisée par l’Etat.
Elle est devenue forte durant la décennie noire, puis s’est développée pour atteindre actuellement 10.000 mds DA». La résorption de ces liquidités constitue la principale préoccupation qui se fera de la meilleure façon.
Le président Tebboune s’est félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué «la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable», rappelant qu’elle devra enregistrer un taux de croissance de près de 4%, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6%).
Revenant sur les résultats de l’économie en 2021, il prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint «depuis 25 ans».
L’histoire «n’est pas dictée par les convenances ni par les conjonctures»
Le président Tebboune a affirmé que l’Histoire «n’est pas dictée par les convenances, ni par les conjonctures. Laissons son écriture aux historiens. Nous aussi, nous avons beaucoup à redire au sujet de leur pays (la France)», appelant à confier aux historiens l’écriture de l’histoire commune entre l’Algérie et la France.
Invité à s’exprimer sur les dernières déclarations du Président français à l’encontre de l’Algérie et de ses institutions, il a affirmé que «celui qui attente à l’Algérie n’ira pas loin», ajoutant que «la dignité de l’Algérie est inestimable», et que «nous devons fidélité au serment de nos 5.630.000 martyrs dont nous devons exalter la mémoire».
«L’occupation de l’Algérie a coûté à la France 70 ans de guerre, de résistance et de révoltes dans toutes les régions du pays, car nous étions une Nation.»
Concernant les décisions prises par l’Algérie en réponse au Royaume du Maroc, elles «ne sont en fait qu’une réaction», excluant à ce sujet une quelconque médiation avec ce pays. «On ne peut mettre sur un pied d’égalité l’agresseur et l’agressé.»
L’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel algérien ne se fera plus via le gazoduc transitant par le Maroc.
Sur la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’ «aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue le 31 octobre.
A la question de savoir si l’Algérie était «embêtée» par les informations faisant état de l’intention de l’entité sioniste d’implanter au Maroc une base dédiée à la fabrication de drones suicides, le chef de l’Etat a répondu que «rien n’inquiète l’Algérie».
Il a affirmé son refus de toute médiation avec le Maroc.
Le président Tebboune est revenu sur l’histoire, en citant les agressions marocaines contre l’Algérie en 1963, au lendemain de l’indépendance de l’Algérie en 1962, dans le but de spolier des parties du territoire national.
Il a fustigé, par la même, l’idéologie expansionniste du Maroc et les conspirations de ce pays qui a donné refuge aux terroristes et leur a accordé de l’argent et des passeports diplomatiques.
S’agissant du dossier du Sahara occidental, Abdelmadjid Tebboune a souligné que «l’ONU est appelée à s’acquitter de son rôle dans la décolonisation de ce territoire, une question inscrite à l’agenda de sa 4e Commission», rappelant que l’Algérie avait été le premier pays à saluer la proposition de désignation de Staffan De Mistura en tant qu’Envoyé personnel du SG des Nations unies au Sahara occidental.
«La majorité des pays africains sont pour la décolonisation du Sahara occidental, mais il est des enjeux et des défis.»
Il a réitéré que les élections en Libye étaient la solution définitive à la crise dans ce pays, estimant qu’il n’était pas obligatoire que la tenue de ces échéances intervienne le même jour et qu’elles pouvaient, par exemple, s’étendre sur deux mois.
Réitérant l’appel lancé par l’Algérie quant à l’impératif retrait de mercenaires de Libye, le chef de l’Etat a rappelé que tous les participants à la Conférence de Berlin, dont les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient été unanimes sur cette question. Pour ce qui est de la crise malienne, l’Algérie estime que «la solution passe par l’encouragement du développement et l’unification du Nord et du Sud».
Synthèse R. N.
Pas de recours à l’endettement extérieur
Après avoir réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur, un choix qui serait un «suicide politique», il a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable «.
Il s’est dit sceptique vis-à-vis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en œuvre des réformes structurelles, affirmant que «l’Etat algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté».
Respect total de l’état algérien
S’agissant du retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, le président a souligné qu’il «est conditionné par le respect total de l’Etat algérien», a indiqué le Chef de l’Etat, soulignant que «l’Histoire ne peut être falsifiée et les relations avec la France relèvent de la responsabilité de tout un peuple… de toute une histoire».
Un grand mensonge
Abdelmadjid Tebboune, a qualifié de «grand mensonge» les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser, précisant que «la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme».
Eventuelle visite en Tunisie du Président Tebboune
S’agissant d’une éventuelle visite en Tunisie, le chef de l’Etat a affirmé qu’il compte s’y rendre une fois le nouveau gouvernement tunisien composé, et y effectuera une visite d’Etat en compagnie d’une délégation importante, au cours de laquelle toutes les conventions gelées entre les deux pays seront signées, ajoutant que «la Tunisie est un voisin exemplaire pour l’Algérie».
A une question sur une prétendue demande d’asile en Algérie du président du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, il a tenu à rassurer que «Ghannouchi n’a pas demandé l’asile politique en Algérie».
El Moudjahid, 12/10/2021
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