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L’Algérie fait montre d’intransigeance et sort, si besoin est, ses griffes pour recadrer toute incartade commise vis-à-vis de sa souveraineté nationale et sa dignité qui ne peuvent faire l’objet d’aucun marchandage. Quant à l’existence de l’Etat algérien et son histoire millénaire, la réponse a été désarmante à travers la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, à la prison où se trouvait le roi numide Jugurtha au cœur de Rome.
L’universitaire et spécialiste des relations internationales Mohammed Hassène Daouadji voit en les déclarations du ministre de la Communication, Ammar Belhimer, concernant les propos tenus par le président français Macron, une réponse à la mesure des graves dérapages d’Emmanuel Macron. La réaction officielle des autorités algériennes affirme, analyse-t-il, qu’il y a désormais une nouvelle manière de gérer les relations bilatérales entre Alger et Paris basée sur le principe d’égal à égal et d’Etat à Etat.
Ce nouveau cadre devant régir les relations des deux pays se veut un signe de changement de la gestion des questions stratégiques et sécuritaires, notamment celles impliquant la France dans les pays du Sahel et le dossier libyen. «La France, qui considérait l’Afrique comme son pré-carré et agissait comme bon lui semblait, est appelée aujourd’hui à revoir ses cartes face à la restitution d’Alger de son rôle pivot dans la région», précise-il.
L’Algérie, qui se contentait de son rôle leader dans la lutte contre le terrorisme et sa présence sur le marché pétrolier mondial, tend aujourd’hui à jouer un rôle géopolitique inhérent à son statut dans la région. Pour ce faire, Alger devrait, d’abord, contrecarrer le réseau tentaculaire d’influence tissé dans la région par la France, explique l’expert des relations internationales. Quant à la souveraineté nationale, elle fait partie des constantes et d’un dogme sacrosaint et il ne sera accepté aucune concession et encore moins le marchandage, ajoute l’analyste.
LAMAMRA DÉSARME MACRON DEPUIS ROME
De son côté, le politologue Abdellah Houadef constate que la diplomatie algérienne a toujours été «équilibrée et sereine». C’est d’ailleurs ce que laisse comprendre, poursuitil, la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, au site archéologique de la prison du roi numide Jugurtha où il est mort de faim à Rome. «Il s’agit d’une réponse qui a désarmé le locataire de l’Elysée faisant feu de tout bois afin de briguer un deuxième mandat présidentiel. Ce dernier verse dans la diversion pour évacuer la colère interne à l’extérieur après un chapelet d’échecs qu’a dû essuyer son pays, dont l’affaire des accords des sous-marins avec l’Australie», rappelle-til.
Selon Houadef, le geste du chef de la diplomatie algérienne est plein de sens et de messages. Il signifie que l’Etat algérien existe depuis des milliers d’années avant même l’existence de la France actuelle et que l’Emir Abdelkader a relancé en 1832. Nul besoin, de son avis, d’une personne comme Macron, qui éprouve de la faiblesse en communication politique et d’importantes carences en termes d’Histoire pour réaliser le statut qui sied à l’Algérie.
Dans ce sillage, l’universitaire relève que l’Algérie n’hésite pas à rappeler à l’ordre toute partie faisant montre de graves dérives concernant sa souveraineté et son histoire, appuyant les propos du ministre de la Communication, Belhimer, qui a indiqué que les cercles officiels à Paris sont prisonniers de la mentalité coloniale.
L’analyste conclut en disant que Lamamra a mis les points sur les «i», en soulignant que l’Algérie ne peut compromettre sa dignité pour la coopération, et qu’elle n’aura plus besoin d’intermédiaire pour entretenir ses relations avec ses alliés et partenaires.
A.Mehdid
Horizons, 15/10/2021