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C’est là une question incontournable dans le contexte politique d’aujourd’hui qui tranche par rapport à la décennie passée, marquée par d’intenses activités terroristes. En effet, toute la région subsaharienne a été transformée en laboratoire grandeur nature pour l’élevage d’une multitude de groupes armés, entraînés et financés. Encadrés aussi ! Flanqués de l’appellation de djihadistes sous la bannière d’un Islam instrumentalisé et vidé de tout son contenu spirituel, la mission assignée à ces groupes de la mort est de plus en plus flagrante. En clair, ils sont chargés de « faire peur » aux pays sahélo-sahariens trahis par leurs faibles capacités de défense. La sauvagerie des terroristes renseigne sur leur détermination à semer le désarroi, voire le chaos. C’est donc la porte ouverte à toutes les inconnues.
Pour « sauver leur peau », les régimes impopulaires, inféodés, n’hésitent pas à appeler à la rescousse de l’ancienne puissance coloniale qui voit ses plans s’exécuter comme prévu. Cela fait trente ans que des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et plus loin le Nigeria et la Guinée sont soumis à un stress terrible. La pression est portée à son paroxysme avec, tour à tour, des attaques et le saccage de villages impuissants, non protégés, et les enlèvements de personnes récurrents. Aucun projet de développement, un tant soit peu, utile aux populations désespérées par des conditions de vie de misère. De fait, les pays de cette partie de l’Afrique sont plongés dans une instabilité inédite, ils ne sont pas près de voir la fin du cauchemar. Pis, leur proximité avec nos frontières du Sud a un impact direct sur l’Algérie, poussée à jouer au pompier.
Les interventionnistes qui se disputent la région exacerbent encore plus la situation. Chacun veut une part du butin qu’il y a à partager ; autrement dit, les richesses du sous-sol. La France joue au maître des lieux, considérant l’Afrique de l’Ouest francophone comme son pré-carré naturel. Sans être alarmiste, le feu est à nos portes. De plus en plus l’on essayera de l’attiser. La France se livre à un double jeu : la lutte contre le terrorisme tout en pesant de son poids pour torpiller toute solution sous les auspices de l’Algérie.
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, claironne à qui veut bien l’entendre que l’Algérie est une force d’équilibre dans la région sur laquelle il faut compter. Paris, cependant, manœuvre contre l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.
Sous le prétexte fallacieux de lutte pour la paix et la sécurité dans cette région pauvre, les interventions françaises n’ont apporté que dommages, la situation devenant inextricable au vu des conflits créés.
La faillite française dans la région sahélo-saharienne est actée. C’est pourquoi les têtes bien-pensantes de l’Élysée s’emploient à redéployer leurs forces en les déplaçant à Kidal, à quelques encablures de la frontière algérienne, sans concertation avec les autorités du pays. Parmi les calculs de ces agissements, c’est de contrer le crédit grandissant de l’Algérie pour qui la seule alternative est la paix par le dialogue pacifique. C’est cela surtout qui ne rentre pas dans les plans de Paris qui cherche à mettre en place une politique de « containment » et faire pression sur Alger à partir de là.
À ce jeu, la rupture avec le Maroc arrange bien ses affaires, à supposer que le conflit ait été soufflé au Makhzen par des officines occultes. Suivez mon regard !
Brahim Taouchichet
Le Soir d’Algérie, 17/10/2021
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